lundi 4 juin 2012

Tournée en Italie


Nous voici partis pour Turin. Départ tranquille, sous le soleil. La cité piémontaise n'est qu'à quelques heures de route après tout. Nous nous dirigeons vers la frontière en passant par Grenoble. C'est un plaisir de rouler, entourés de ces montagnes qui nous rappellent qu'on est pas grand chose. Ça donne vraiment envie.

Après avoir traversé ce long tunnel qu'est le Fréjus, ça y est, nous sommes en Italie. Tiens, ça fait ça fait un bout de temps que je n'y ai plus mis les pieds. De mémoire la dernière c'était lors de mes études, à Venise, où nous devions faire un travail de groupe avec notamment un camarade à l'époque en chaise roulante. Venise et tous ses ponts. Une vrai partie de plaisir hein Jul !

Arrivée dans Torino. On s'amuse depuis la frontière à parler italien, on tâtonne, on rigole. Et on s'embarque dans le centre de Torino avec notre convoi de 15 mètres. Pas la meilleure idée du monde, surtout pour aller à la mauvaise adresse. On se rend compte de notre erreur grâce à un autochtone fort sympathique, demi-tour épique. Les italiens sont plutôt conciliants, normal, vous serait-il possible de gueuler sur de jolies filles qui bloquent la route?

Arrivée au point de rendez-vous avec Valentina, une personne de l'organisation qui nous accueille. Super elle parle français, et plutôt pas mal même ! Nous la suivons. Et c'est bouche-bée que nous arrivons à l'endroit de spectacle. Nous sommes dans les jardins du château d'été de l'ancien roi d'Italie, classée patrimoine de l'UNESCO. Un peu le Versailles local. On hallucine. C'est génial.
On rencontre Chiara qui nous explique que les jardiniers sont très pointilleux sur l'horaire, il faut attendre encore 10 min pour s'installer, le temps que les gens sortent des jardins. Il n'y a personne en fait, mais bon.

Hop on installe la caravane, on met le décor extérieur et nous voilà partis pour nos chambres et le restaurant. Sur le chemin nous rencontrons le troisième larron de l'organisation hôte, Fabrizio. Il a mis 2 heures pour venir de Milano. Il est milanais. Et surtout le Pape était à Milan apparemment. Un bordel monstre selon ses dires. Premières vannes en italo-anglo-français. Super. On va bien s'entendre.

On arrive à nos chambres. C'est en plein piétonnier, à 2 pas du château. Génial, absolument italien. Les rues ont des drapeaux du pays à tous les balcons, des cocardes tricolores à tous les lampadaires. Normal, samedi c'est fête nationale ! On s'installe. C'est royal. Direction le resto, typique. C'est à dire super bon. On pourrait être plus mal. Antipasti plus qu'honorables, un bon plat accompagné d'un vin italien délicieusement piquant, en terrasse. Le tout se terminant par un café dont on a le secret par ici... On se dit qu'on va se faire une cure de bonne bouffe sur le week-end. Fous rires. On pourrait être plus mal !

Après un réveil tranquille pour ma part, nous nous retrouvons à l'entrée du château où nous devons faire nos pass pour la journée. Fabrizio nous y attend et comme tout bon italien nous invite à boire le premier café du matin en face. Il n'y a pas à dire, ils savent y faire avec le café. Pleins d'énergie nous voilà à l'assaut des jardins du palais. C'est énorme. Et comme il est tôt, nous sommes presque les seuls sur place. Sensations enivrantes. Après avoir fini la mise en place finale le repas de midi et Chiara pointent leurs bouts de nez. Super bon. Rafraîchissant. Et c'est bien nécessaire car la chaleur est étouffante, il fait orageux, lourd, soleil voilé mais qui tape quand même bien, pas d'air, les seules brises de vent sont chargées du souffle du diable, le moindre effort nous trempe, un vrai sauna géant !

L'après-midi arrive, à son aise. Il est temps pour les comédiennes de rentrer en piste. Andiamo ! Premiers contacts avec le public italien pour cette pièce, Lettres d'Amour aux Fleurs et au Vent. Ok, ça marche dans toutes les langues, les premiers spectateurs sont ravis, les prochains encore plus curieux. Nous avons droit à de très chouettes échanges. Notamment avec des bébés ou des enfants n'en revenant pas que Rebecca en italien se prononce Rebecca en français. Très vite la barrière de la langue n'en est plus une, même si il n'y a aucune parole dans cette pièce. Le seul langage est le non-verbal, le gestuel, celui des sensations nouvelles ou que l'on redécouvre, celui de l'émotion. Ça roule, les réactions sont les mêmes. On recharge les batteries en voyant des gens heureux, des vieilles personnes avec le sourire, des enfants dont les yeux pétillent de magie et des adultes à côté de leurs pompes, encore tout hébétés par ce qu'ils viennent de vivre. L'après-midi se déroule à merveille, mis à part cette chaleur oppressante.

Enfin ! Une douche bien froide avant le repas du soir ! Celle là elle fait du bien croyez-moi. C'est à ce moment là aussi qu'on se rend compte que le soleil, malgré sa voilure nuageuse, a bien tapé et nous laisse des beaux coups de soleil en souvenir (encore) pour nous le rappeler. Chacun s'étant rafraîchi, en route pour le restaurant accompagnés par Chiara et Fabrizio qui nous fera encore le plaisir d'une gymnastique verbale pour nous traduire la carte en franglais. Au programme de très bons mets et des conversations plus qu'enrichissantes !

Deuxième jour de jeu. Début de journée matinal. Nous faisons connaissance avec les lapins du parc. A part eux, il n'y a pas foule. Tellement peu de monde en fait que nos comédiennes se lancent dans une véritable chasse aux spectateurs. Le chat et la souris. Il faudra une sacrée dose de persévérance et une touche de rentre-dedans pour attirer le premier chaland. Une fois ce pionnier dans nos filets la machine est lancée, les curiosités s'aiguisent, les coeurs battent la chamade et les courageux s'avancent. Rapidement les premières Lettres d'Amour aux Fleurs et au Vent sont écrites. Les autres suivent, forcément.

Est-ce le temps orageux ou l'enthousiasme du dimanche, toujours est-il que l'après-midi fut délirante. Les miaulements, les éclats de rires, les jeux et les étonnements sont légions. Grâce notamment à des super-mamies survoltées et hilarantes. Les zygomatiques et les abdominaux ont travaillé dur. Mais les larmes ont également fait leur apparitions, l'émotion est parfois trop intense. C'était pétillant, tordant, pas toujours évident mais très vivant !

Après avoir démonté, il est (déjà) temps de partir... On se rend compte qu'en fait les personnes que nous avons rencontré lors de ce court séjour sont des gens vraiment intéressant, qu'ils nous ont touché, que mine de rien nous avons pas mal partagé en si peu de temps. C'est l'heure de se dire au revoir. Andiamo ! On se dit que c'est avec grand plaisir qu'on se recroisera au détour d'un festival de théâtre, un jour, peut-être. Rencontres éphémères.

C'est l'heure du bilan, rapide. Nous avons été reçu comme des rois par de super personnes. Nous avons joué dans un endroit magnifique, nous avons beaucoup rit, nous avons bien mangé, nous avons beaucoup apprécié...

Finalement, en Italie on a toujours l'impression d'être en vacances, même si on est pas là pour ça.


1. Arrivée à Venaria Reale, rencontre avec Chiara et Fabrizio
2. Ruelles italiennes
3. Echanges gastronomiques
4. Une partie des jardins du château...
5. Je connais un roi qui se retournerait dans sa tombe!
6. Lettres d'Amour aux Fleurs et au Vent

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