Nous voici partis pour Turin. Départ
tranquille, sous le soleil. La cité piémontaise n'est qu'à
quelques heures de route après tout. Nous nous dirigeons vers
la frontière en passant par Grenoble. C'est un plaisir de rouler,
entourés de ces montagnes qui nous rappellent qu'on est pas grand
chose. Ça donne
vraiment envie.
Après avoir traversé ce long tunnel
qu'est le Fréjus, ça y est, nous sommes en Italie. Tiens, ça fait
ça fait un bout de temps que je n'y ai plus mis les pieds. De mémoire la dernière
c'était lors de mes études, à Venise, où nous devions faire un
travail de groupe avec notamment un camarade à l'époque en chaise
roulante. Venise et tous ses ponts. Une vrai partie de plaisir hein
Jul !
Arrivée dans Torino. On s'amuse depuis
la frontière à parler italien, on tâtonne, on rigole. Et on
s'embarque dans le centre de Torino avec notre convoi de 15 mètres.
Pas la meilleure idée du monde, surtout pour aller à la mauvaise
adresse. On se rend compte de notre erreur grâce à un autochtone
fort sympathique, demi-tour épique. Les italiens sont plutôt
conciliants, normal, vous serait-il possible de gueuler sur de jolies
filles qui bloquent la route?
Arrivée au point de rendez-vous avec
Valentina, une personne de l'organisation qui nous accueille. Super
elle parle français, et plutôt pas mal même ! Nous la
suivons. Et c'est bouche-bée que nous arrivons à l'endroit de
spectacle. Nous sommes dans les jardins du château d'été de
l'ancien roi d'Italie, classée patrimoine de l'UNESCO. Un peu le
Versailles local. On hallucine. C'est génial.
On rencontre Chiara qui nous explique
que les jardiniers sont très pointilleux sur l'horaire, il faut
attendre encore 10 min pour s'installer, le temps que les gens
sortent des jardins. Il n'y a personne en fait, mais bon.
Hop on installe la caravane, on met le
décor extérieur et nous voilà partis pour nos chambres et le
restaurant. Sur le chemin nous rencontrons le troisième larron de
l'organisation hôte, Fabrizio. Il a mis 2 heures pour venir de
Milano. Il est milanais. Et surtout le Pape était à Milan
apparemment. Un bordel monstre selon ses dires. Premières vannes en
italo-anglo-français. Super. On va bien s'entendre.
On arrive à nos chambres. C'est en
plein piétonnier, à 2 pas du château. Génial, absolument italien.
Les rues ont des drapeaux du pays à tous les balcons, des cocardes
tricolores à tous les lampadaires. Normal, samedi c'est fête
nationale ! On s'installe. C'est royal. Direction le resto,
typique. C'est à dire super bon. On pourrait être plus mal.
Antipasti plus qu'honorables, un bon plat accompagné d'un vin
italien délicieusement piquant, en terrasse. Le tout se terminant
par un café dont on a le secret par ici... On se dit qu'on va se
faire une cure de bonne bouffe sur le week-end. Fous rires. On
pourrait être plus mal !
Après un réveil tranquille pour ma
part, nous nous retrouvons à l'entrée du château où nous devons
faire nos pass pour la journée. Fabrizio nous y attend et comme tout
bon italien nous invite à boire le premier café du matin en face.
Il n'y a pas à dire, ils savent y faire avec le café. Pleins
d'énergie nous voilà à l'assaut des jardins du palais. C'est
énorme. Et comme il est tôt, nous sommes presque les seuls sur
place. Sensations enivrantes. Après avoir fini la mise en place
finale le repas de midi et Chiara pointent leurs bouts de nez. Super
bon. Rafraîchissant. Et c'est bien nécessaire car la chaleur est
étouffante, il fait orageux, lourd, soleil voilé mais qui tape
quand même bien, pas d'air, les seules brises de vent sont chargées
du souffle du diable, le moindre effort nous trempe, un vrai sauna
géant !
L'après-midi arrive, à son aise. Il
est temps pour les comédiennes de rentrer en piste. Andiamo !
Premiers contacts avec le public italien pour cette pièce, Lettres
d'Amour aux Fleurs et au Vent.
Ok, ça marche dans toutes les langues, les premiers spectateurs sont
ravis, les prochains encore plus curieux. Nous avons droit à de très
chouettes échanges. Notamment avec des bébés ou des enfants n'en
revenant pas que Rebecca en italien se prononce Rebecca en français.
Très vite la barrière de la langue n'en est plus une, même si il
n'y a aucune parole dans cette pièce. Le seul langage est le
non-verbal, le gestuel, celui des sensations nouvelles ou que l'on
redécouvre, celui de l'émotion. Ça roule, les réactions sont les
mêmes. On recharge les batteries en voyant des gens heureux, des
vieilles personnes avec le sourire, des enfants dont les yeux
pétillent de magie et des adultes à côté de leurs pompes, encore
tout hébétés par ce qu'ils viennent de vivre. L'après-midi se
déroule à merveille, mis à part cette chaleur oppressante.
Enfin ! Une
douche bien froide avant le repas du soir ! Celle là elle fait
du bien croyez-moi. C'est à ce moment là aussi qu'on se rend compte
que le soleil, malgré sa voilure nuageuse, a bien tapé et nous
laisse des beaux coups de soleil en souvenir (encore) pour nous le
rappeler. Chacun s'étant rafraîchi, en route pour le restaurant
accompagnés par Chiara et Fabrizio qui nous fera encore le plaisir
d'une gymnastique verbale pour nous traduire la carte en franglais.
Au programme de très bons mets et des conversations plus
qu'enrichissantes !
Deuxième jour de
jeu. Début de journée matinal. Nous faisons connaissance avec les
lapins du parc. A part eux, il n'y a pas foule. Tellement peu de
monde en fait que nos comédiennes se lancent dans une véritable
chasse aux spectateurs. Le chat et la souris. Il faudra une sacrée
dose de persévérance et une touche de rentre-dedans pour attirer le
premier chaland. Une fois ce pionnier dans nos filets la machine est
lancée, les curiosités s'aiguisent, les coeurs battent la chamade
et les courageux s'avancent. Rapidement les premières Lettres
d'Amour aux Fleurs et au Vent sont écrites. Les autres suivent,
forcément.
Est-ce le temps
orageux ou l'enthousiasme du dimanche, toujours est-il que
l'après-midi fut délirante. Les miaulements, les éclats de rires,
les jeux et les étonnements sont légions. Grâce notamment à des
super-mamies survoltées et hilarantes. Les zygomatiques et les
abdominaux ont travaillé dur. Mais les larmes ont également fait
leur apparitions, l'émotion est parfois trop intense. C'était
pétillant, tordant, pas toujours évident mais très vivant !
Après avoir
démonté, il est (déjà) temps de partir... On se rend compte qu'en
fait les personnes que nous avons rencontré lors de ce court séjour
sont des gens vraiment intéressant, qu'ils nous ont touché, que
mine de rien nous avons pas mal partagé en si peu de temps. C'est
l'heure de se dire au revoir. Andiamo ! On se dit que c'est avec
grand plaisir qu'on se recroisera au détour d'un festival de
théâtre, un jour, peut-être. Rencontres éphémères.
C'est l'heure du
bilan, rapide. Nous avons été reçu comme des rois par de super
personnes. Nous avons joué dans un endroit magnifique, nous
avons beaucoup rit, nous avons bien mangé, nous avons beaucoup
apprécié...
Finalement, en
Italie on a toujours l'impression d'être en vacances, même si on
est pas là pour ça.
1. Arrivée à Venaria Reale, rencontre avec Chiara et Fabrizio
2. Ruelles italiennes
3. Echanges gastronomiques
4. Une partie des jardins du château...
5. Je connais un roi qui se retournerait dans sa tombe!
6. Lettres d'Amour aux Fleurs et au Vent
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