mardi 26 octobre 2010

That's it that's all, i'm finally back home

Matin brumeux. Les vaches sortent de leur torpeur. Les bouquets d'arbres jouent à cache-cache avec les prés. Le soleil risque un timide clin d'oeil, rassurant. Tout n'est pas figé pour de bon. Ce matin qui défile sous les fenêtres de mon train de rapatriement me fait du bien. Ce n'est évidemment pas le train prévu, mais qui a dit que tout allait bien en France? Je me réhabitue tranquillement aux paysages européens. Des collines, plus de plaines. Des grands feuillus bien gras, plus ces maigres arbres torturés. Une vieille grange abandonnée, des vaches noires et blanches, des piquets de clôtures grossièrement taillés. Ca sent bon la terre tout ça, mîldiou!


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Paris, encore. Du bruit, du monde. Beaucoup de gens qui ne pensent qu'à eux-même. Ca fourmille gare de l'Est, un essaim gare du Nord. J'ai l'impression de flotter sur cette mer humaine, malgré mes bagages qui abrutissent mes bras et mes épaules. Hey, un train Bruxelles-Midi, hourra! C'est donc s'il vous plaît par la capitale que j'entrerai en chair et en os dans mon pays. Et non pas par Namur, autre capitale, comme prévu. Puis c'est mieux comme ça. C'est quand même plus classe de rentrer par Bruxelles que par la ville où nos politiques wallons se masturbent régulièrement les neurones. Enfin... Il fait plein soleil maintenant et après ces jours de grisaille strasbourgeoise, ça fait du bien.


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Je repense à ces quelques jours passés en Alsace. Ca m'a vraiment fait du bien de me retrouver en Europe avec cette ostie d'gang de québécois là! De ce fait la transition a été plus douce, plus facile, plus amusante mais aussi et surtout plus enrichissante. Encore. Ce fut vraiment de bons moments passés avec des personnes qui valent vraiment la peine d'être connues. Je le referai sans hésiter. Et les reverrai tous avec un immense plaisir. A bientôt chers biertrotters!


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Voilà, un autre train, une autre gare. Mais celle-ci m'est familière. Wagons tagués, abords négligés, nous sommes bien à Brussel-Zuid. Par chance je n'ai pas attendu trop longtemps la correspondance pour Liège et après m'être installé, je constate avec amusement qu'il commence juste à pleuvoir! Lors de mes quelques voyages, à chaque fois que je suis rentré au pays, il a toujours plu. J'aime imaginer que c'est la manière qu'a mon pays de souhaiter la bienvenue à ses ressortissants qui rentrent chez eux après un voyage. Et c'est pour ça qu'il pleut pas mal chez nous en fait. Avec cette pluie, ça y est, cette fois je suis donc bien rentré!


Bonjour Belgique!



vendredi 15 octobre 2010

première étape du voyage de retour

Montréal, 13 octobre, 20h58'


Voilà. J'ai laissé mes chums d'ici il y a un peu plus d'une heure. Quelques dernières jokes puis ça y est. Drôles de moments. Pas très doué pour ça, une poignée de mains, des grosses tapes dans le dos, des accolades. Et la certitude d'avoir laissé des amis.


L'attente dans les aéroports m'est personnelllemnt souvent désagréable. Il y fait trop chaud, étouffant bien que ça pue l'airco. Puis cette fois-ci je suis entourés d'une masse d'européens. Des touristes pour la plupart. Je ne sais pas pourquoi mais ça me fait chier. Ca me dérange. Comme si tous ces gens ne pouvaient pas comprendre la dimension de mon retour.


Et comble de l'horreur ils ne passent même pas la game des Canadiens à la télévision. Allez, coretch! Dans une bonne dizaine d'heures la première étape du voyage sera faite!


TGV, 14 octobre, 15h20'


Maudit trajet! Déjà qu'on s'est tapé "Twilight Eclipse" et "Lettres à Juliette" dans l'avion, il faut en plus que ces maudits français chialent comme des bébés car ils ne comprennent pas que si ils ne bossent pas 2 malheureuses petites années de plus dans leur vie ils foutent le pays en faillite. Et pour faire bien comprendre à tous le monde qu'ils sont des grosses feignasses, ils grèvent! Ben oui, vu que le foot c'est plus trop ça, on s'est trouvé un nouveau sport national!


Résultat 1 train sur 1000 roule. Du coup obligé de se taper Paris Gare de l'Est en RER surchargé (tu parles d'un premier contact avec l'Europe) pour finalement être obligé d'acheter une place en première classesur un TGV allemand. En plus ils ont poussé le vice jusqu'à nous faire une petite alerte à la bombe à l'aéroport, non mais!


Ces trains sont tellement pleins qu'il ne reste que de la première classe disponible... Paris-Strasbourg à 120€ c'est quand même un peu cher à mon goût! Par contre le truc qui me fait plaisir c'est de se dire qu'on va passer les 2h30' suivantes dans un quasi canapé, après les 7h de vol Airtransat et un trajet en RER debout, c'est pas pire!


Puis j'apprécie la cocasserie d'être en t-shirt, mal rasé, mes grosses chaussures de rendo aux pieds (économie de kilos dans la valise) et mes deux chapeaux sur la tête parmis ce banc de requins de la finance guindés dans leurs 3 pièces, en train de vendre 6 tonnes de soja à Taïwan sur leurs laptops derniers cris. Et qui prennent le TGV première classe comme on prend le bus. Perso cette situation me fait assez rire! Le MUST c'est le conducteur du train qui nous souhaite la bienvenue à bord, fier de son accent bavarois!


"Always look at the bright side of life"




PS: Sinon bien arrivé à Strasbourg, déjà quelques belles découvertes brassicoles!

mercredi 13 octobre 2010

Demain dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, ... je serai dans l'avion!

Bien, this is it.

A quelques heures (déjà!) de mon départ, j'avais envie d'écrire quelques chose ici.
Dire merci aux lecteurs qui m'ont suivi et qui ont apprécié mes mots. Et je me dois de donner une dimension internationale au mot "lecteur". Grâce a de magnifiques outils technologiques j'ai pu remarquer qu'on lisait mes propos depuis bien des endroits sur terre.

Allez, en vrac:
Belgique (évidemment), Canada (re-évidemment), France, Angleterre, Danemark, USA, Allemagne, Algérie, Slovaquie (c'est Halak, certain!), Pologne, Russie, Chine, Emirats Arabes Unis, Afrique du Sud, Brésil, Indonésie, Mexique, Yémen, Espagne, Tunisie, Burundi, Corée du Sud, Suisse... Pas mal hein! J'aimerais quand même savoir qui me lit depuis des pays où je ne connais personne! C'est étrange comme sensation, et excitant à la fois!

Enfin bref, on s'en fout un peu de savoir qui me lit. L'important c'est que cette année a été géniale. Je ne regrette absolument pas de l'avoir fait, ce pas vers l'étranger. Bon j'avoue mon seul regret serait de ne pas l'avoir fait plus tôt! Merci à toutes les personnes qui m'ont permis de vivre cette expérience plus qu'enrichissante. Merci aux personnes rencontrée ici d'être si ouvertes et juste elle-même. Merci aux amitiés qui sont nées ici. Merci aux personnes qui m'ont encouragé et soutenu, qui malgré la distance ont été là quand il fallait.

Je dis au revoir ici et bonjour là bas. Au revoir, à bientôt pour certains, vous savez que vous êtes les bienvenus chez nous. Bonjour dans quelques heures, jours, de l'autre côté de la grande flaque. Je m'en vais boire l'apéro à Strasbourg puis je serais de retour, je serais là.

Don't be sad it ends, be glad it happens


jeudi 7 octobre 2010

inspiration royale

Plénitude. Inspiration, expiration. Bouffée d’air frais. Une respiration qui sent bon le bonheur, la satisfaction. Il n’en faut pas beaucoup pour atteindre cet état. Depuis quelques jours une envie irrésistible de ma balader en forêt, de préférence avec cette bonne vieille Miki dans les bois du Boubou, m’a surpris. A défaut de Miki et de Boubou, j’ai opté pour mon vélo et le Mont Royal.

La journée est superbe, juste ce qu’il faut de vent, de soleil et de nuages. Et toutes les odeurs attendues sont au rendez-vous. Feuilles mortes, boue fraîche, écorces humides. Après 2 heures d’efforts, j’ai parcouru presque tous les chemins et sentiers du mont. La visibilité qu’offre la pureté de l’air aujourd’hui m’a permis de voir au loin les premiers monts des Laurentides au nord, le Lac des Deux-Montagnes à l’ouest. Les montérégiennes apparaissent au sud et à l’est on voit les îles qui s’entrelacent à hauteur de Boucherville.

Ca doit être la quinzième fois cette année que je monte jusqu’ici et je ne me lasse pas de cette vue, de cet environnement, de cette ambiance. En imaginant cette vue vierge de toute empreinte humaine, on comprend aisément pourquoi Cartier appela cette protubérance tectonique Mont Royal. Des forêts à perte de vue, des centaines de milliers d’arbres, un silence quasi religieux… Et quand je dis à perte de vue, ce n’est pas une image. En y réfléchissant bien, je ne pense pas qu’en Belgique il y ait un endroit qui offre pareille profondeur panoramique. Les polders peut-être. Et encore.

Devant cette immensité on comprend l’engouement et l’affection que les montréalais portent à « la montagne » comme ils se plaisent à l’appeler. Il faut voir comme ils l’entretiennent, la bichonnent. S'ils pouvaient ils la passeraient au simonish j’en suis sûr. C’est leur bébé. Ou leur grand-père c’est selon. Conscients de cette perle ils ont érigés le parc au statut d’« Arrondissement historique et naturel » en 2005. Toute une promotion pour une colline hein ! Il y a aussi cette règle urbanistique qui interdit à Montréal toute construction dépassant en altitude le somme du mont. Classe non ?

C’est un lieu de détente, de loisirs, de paix en pleine cité où l’on échappe aux turpitudes et à l’agitation de la vie urbaine. Moments d’évasion et de calme. Je suis persuadé qu’un tel lieu contribue à entretenir cet esprit zen et ouvert qu'ont les montréalais dans la vie de tous les jours. Véritable terrain de jeu sportif également on peut y pratiquer suivant les saisons la course à pied, le vélo et le vélo de descente, le yoga, participer à des jeux de rôles, y faire de la raquette, de la luge, du ski de fond et du patin à glace.

Ce n’est certainement pas un hasard si le nom de la capitale économique québécoise est en lien direct avec la montagne. Le Mont Royal de part ses charmes envoûte, interpelle, ensorcelle et je ne suis ni le premier, ni le dernier a y avoir succombé.


lundi 4 octobre 2010

Derniers jours

Et voilà. Je me demandais quand j’allais écrire cet article. Le dernier article récapitulatif de cette année de feu, où je parlerai des choses apprises, des choses que je n’oublierai jamais, des choses qui m’ont fait grandir, des choses qui m’ont fait rajeunir ; un bilan en fait.

Ben en écrivant ces lignes, je ne sais pas encore si c’est cet article que j’écris. Je ne sais même pas si je l’écrirai un jour. Je ne sais même pas si je saurai trouver les mots pour l’écrire. Je ne sais même pas s’il doit être écrit. Puis peut-être que ce bilan je ne l’ai pas encore fait. Je n’ai peut-être pas envie de le faire non plus.

Ce serait comme mettre un point final à quelque chose. Se dire que c’est fini, hop, et voilà. J’ai pas pour habitude de me dire que c’est fini, hop, et voilà. J’aime croire que rien n’est jamais fini et que tout est le début ou la continuation de quelque chose que l’on se crée. C’est certainement mon esprit rêveur qui veut ça.Vie, Identité, Expérience, peu importe chacun a son mot pour ce « quelque chose ». Il faut juste trouver lequel.

Et puis faire ce bilan serait comme dire adieu au Québec. Et je ne pense pas que ce sera un adieu mercredi 13 octobre, mais plutôt un au revoir. Who knows ? Comme je me plais à dire aux personnes autour de moi ici, c’est certain que dans les 20ans à venir je passerai au moins une semaine de vacances dans la Belle Province. Pas le restaurant à la poutine sur-salée, on s’entend. Je ne prends de facto pas de grands risques en me disant que c’est un au revoir et non un adieu que je ferai dans moins de 10 jours maintenant.

Moins de 10 jours donc. Waow. Ça s’en vient vite hein mine de rien ! Et j’ai l’étrange impression d’avoir encore un tonne de choses à faire avant de repartir. Et vu ce que j’ai accumulé en 1 an ici, rien que choisir ce que j’emporte avec moi sera toute une job. Ceux qui me connaissent bien doivent s’imaginer le chantier. La réalité et bien plus conséquente que ce que votre imagination vous suggère, croyez-moi.

Mais le plus important (et que je ne risque pas d’oublier) ce sont tous ces souvenirs emmagasinés dans ma banque de donnée personnelle. Les bons comme les mauvais, je prends tout ! Criss c’est quand même une année de ma vie, je ne peux pas me permettre de faire le difficile avec mes souvenirs ! « Non toi t’es trop nul comme souvenir, je te garde pas ». Haha, blague ! Puis après tout « tout est bon dans le cochon », « il faut de tout pour faire un monde », et autres maximes sempiternelles résument mieux cet état d’esprit.

Je disais donc que j’ai l’impression d’avoir encore un millier de choses à faire avant de partir. Puis en fait je ne sais pas lesquelles. Un goût de trop peu ? Probablement. Du mal à repartir ? Certainement. Et cela doit être du au fait que je retourne vers le connu. Rien à découvrir en rentrant. Enfin si bien sûr, mais pas d’univers différent à ce que j’ai déjà vécu, pas cette exaltation, pas l’éveil des sens, pas l’excitation, la peur, la fébrilité d’un départ vers l’inconnu.

Et c’est sans compter que le Québec m’a séduit. Ses habitants, ses magnifiques paysages, son atmosphère, sa qualité de vie. On dit que l’herbe est toujours plus verte ailleurs et je n’y crois pas du tout. L’herbe est surtout de la couleur qu’on lui donne. Et la couleur que je donne à celle d’ici me plait. Tout autant que celle qu’on trouve « au sud du sillon Sambre-et-Meuse » comme on dit. Enfin dans un endroit que chantait merveilleusement un certain ménestrel appelé Jacques B.

Le truc aussi c’est qu’au plus profond de moi je sais que je m’arrangerai toujours pour que, où que je sois, la couleur de l’herbe soit à mon goût. Sachant cela je me dis que je n’ai qu’à faire en sorte de ne pas me perdre, moi et mes valeurs, et tout ira bien. Nonobstant ces précédentes phrases, je rectifierai mon propos en « Et c’est sans compter que j’ai apprivoisé le Québec ». Et tabernouche que j’aime ça apprivoiser des nouvelles places ! Et me faire apprivoiser par ces places, l’un ne va pas sans l’autre. Connaître des endroits, encore et toujours plus. Connaître de vraies personnes, encore et toujours plus. Connaître, encore et toujours plus.










1. en ville c'est comme ça qu'on range son canoë
2. l'envers du décor
3. un des nombreux tapis de feuilles du moment
4. soleil d'automne au parc Lafontaine
5. si il lit ce blog, une pensée pour un certain Bruno D.
6. "Les Trois Niveaux"
7. une des ruelles verte du Plateau