mardi 11 septembre 2012


Il s'en passe des choses. Et les choses passent vite, très, trop vite. Ça file. Ça fait peur. Le temps court et vole, comme si il voulait se rattraper, allégorie du fameux lapin d'Alice.

Des fois envie d'une page blanche. Recommencer. Commencer autrement, mieux ? Autrement. Faire en sorte que certaines choses n'arrivent pas, voir ce qu'il arriverait justement. Se poser arrêter de courir. Reprendre son souffle et étirer le temps. Et puis c'est pas possible. Donc profiter de chaque instant. Si on ne peut reculer, revenir, si il nous faut avancer alors autant le faire entièrement, pleinement, volontaire. Et vogue la galère.  

Même si... c'est pas évident tous les jours. Puis il y a des jours tous les jours ! Et encore bien car chaque jour amène son lot de surprise, et sans ça, franchement, on se ferait grave chier.



instant magique un jour de septembre, bassin d'Arcachon

mardi 28 août 2012


Et paf, ça me reprend !

Je suis pour le moment dans un endroit qui m'a donné envie de prendre la plume. Allez savoir pourquoi. L'atmosphère de cet endroit, les montagnes, le fait d'être entouré de nature, cette alchimie entre le vert enivrant des alpages, le gris impalpable de la pierre et ces apparitions çà et là de chalets en bois... puis j'ai de la matière. J'ai de quoi écrire. Certains événements récents m'ont donné envie de coucher sur le papier mes impressions. Non pas dans un but de partage en tant que tel, mais plus dans une idée d'expugnation. On va dire que c'est la goutte qui a fait déborder le vase de ma soif d'écrire.

Bon je ne sais plus où je vous ai laissé la dernière fois, je ne sais même plus quand c'était. Et pour tout vous dire je m'en fous. Toujours est-il que la vie en Drôme est toujours aussi ensoleillée et palpitante sur le plan professionnel. Ces mois d'été m'on fait apprécier les 35° presque quotidiens de la région. Un mois de juin et de juillet sur les chapeaux de roues, les tournées avec la compagnie Songes s'enchaînent à un rythme assez soutenu. Ce qui n'est pas pour me déplaire puisque j'en profite pour faire des rencontres et remplir un carnet d'adresse qui s'étoffe de semaines en semaines. Du réseautage quoi. Mais pas que. Des expériences, j'apprends encore et toujours. Je suis d'ailleurs certain que je ne m'arrêterai jamais d'apprendre. De peur de devenir fade, flasque et vide. 

Un mois d'août ultra-rempli. 3 jours sur 31 à Valence. C'est dire. Tout d'abord 15 jours en Suisse, à la Chaux-de-Fonds, ville frontalière avec le Doubs, pas loin de Neuchâtel, où une poignée d'irréductible tarés organisent depuis bientôt 20 ans un festival d'arts de rue exceptionnel, j'ai nommé La Plage des 6 Pompes ! Tiens, beaucoup de chiffres dans ce début de paragraphe... on va continuer donc. Festival où j'ai intégré l'équipe technique. 18 joyeux drilles et drillettes maniant aussi bien le colson (les meilleurs sont les colsons de chez Colson & Sons') que le transpalette, le layer que le par 64, le calembour que la chansonnette. Equipe internationale puisqu'elle regroupa des suisses (bien entendu), des français et un gros con de belge, moi. Cette équipe c'est aussi des vrais pros qui se complètent parfaitement et abattent un boulot de dingue sous des airs (authentiques) de franche camaraderie. Mais également (parlons chiffres) 20l d'absinthe pure en 7 jours, 13 fûts de bière, des centaines de shooters, une quantité astronomique de capsules de café et des dizaines d'heures de fou-rires. Puis surtout, et le plus important de tout, des personnes vraies.


Le mois d'août c'est aussi un coup de fil. Un seul. Le pire depuis de nombreuses années. Le 12 août exactement. En plein démontage de festival. « Elle a fait une connerie ». Voix étranglée par l'émotion. Mains moites. Brouillard tout autour. Brouillon tout autour. Perdu, désorienté, un oiseau qui erre sans tête. Triste point final à 31 années de vie que cette surdose de médicaments. Larmes, coeur brisé, et une question qui tourne en boucle, pourquoi ? Des années d'amitié, de respect mutuel, de coups de mains, d'entraide, de rires et de sourires, de complicité. « Un jour je t'expliquerai ». M'expliquer quoi ? Quand ? Questions pour toujours sans réponse... Je n'écouterai plus jamais certaines chansons de la même manière, sans penser à toi. Je me plais à m'imaginer que tu nous fais un clin d'oeil lorsque je vois une étoile filante et à chaque orage je me dis qu'il y en a un qui t'a manqué de respect là où tu es et que tu lui fais passer un mauvais quart d'heure car « il n'a que ce qu'il mérite céss' ! ». Je me console en me disant que tu as enfin trouvé ce que tu cherchais depuis si longtemps.

Bon je crois que ça c'était la partie expugnation. Pour ce qui est des projets, ça roule pas mal. Déménagement en vue. Dans quelques jours en fait. Toujours à Valence mais dans une collocation à 4, proche de la gare. Réduction du loyer et activité sociale plus active en vue ! Miam ! Ensuite encore des tournées, en Espagne du côté de Burgos notamment. Visites familiales également. Ha oui, pour les intéressés (manifestez-vous!) la compagnie Songes (et donc moi-même) seront à Luxembourg-ville le dernier w-e d'octobre avec le spectacle Lettres d'Amour aux Fleurs et au Vent. Si vous voulez voir ce magnifique entresort et son magnifique technicien, vous n'avez aucune excuse, le luxo c'est comme qui dirait la porte à côté ! On se fera des poutous et on boira des bières. Puis en plus de ça l'essence est pas chère. Bref viendez !!

Allez je vous laisse sur cette auto-promotion non désintéressée et vous embrasse tous bien fort. Enfin j'ai aussi un apéro-pro offert par le Conseil Général de Haute-Savoie qui commence dans pas long, héhé.


"C'est un rêveur de minuscule qui récoltait juste de l'incroyable" - Babine





1. Moi, tous les matins depuis quelques jours, quand je me lève, je vois ça.
2. Illustration du quotidien.
3. Ne sous-estimez jamais la puissance de la lumière!
4. En Suisse les techniciens ils font des raclettes comme ça.

5. Pour toi Céline, à jamais.


lundi 4 juin 2012

Tournée en Italie


Nous voici partis pour Turin. Départ tranquille, sous le soleil. La cité piémontaise n'est qu'à quelques heures de route après tout. Nous nous dirigeons vers la frontière en passant par Grenoble. C'est un plaisir de rouler, entourés de ces montagnes qui nous rappellent qu'on est pas grand chose. Ça donne vraiment envie.

Après avoir traversé ce long tunnel qu'est le Fréjus, ça y est, nous sommes en Italie. Tiens, ça fait ça fait un bout de temps que je n'y ai plus mis les pieds. De mémoire la dernière c'était lors de mes études, à Venise, où nous devions faire un travail de groupe avec notamment un camarade à l'époque en chaise roulante. Venise et tous ses ponts. Une vrai partie de plaisir hein Jul !

Arrivée dans Torino. On s'amuse depuis la frontière à parler italien, on tâtonne, on rigole. Et on s'embarque dans le centre de Torino avec notre convoi de 15 mètres. Pas la meilleure idée du monde, surtout pour aller à la mauvaise adresse. On se rend compte de notre erreur grâce à un autochtone fort sympathique, demi-tour épique. Les italiens sont plutôt conciliants, normal, vous serait-il possible de gueuler sur de jolies filles qui bloquent la route?

Arrivée au point de rendez-vous avec Valentina, une personne de l'organisation qui nous accueille. Super elle parle français, et plutôt pas mal même ! Nous la suivons. Et c'est bouche-bée que nous arrivons à l'endroit de spectacle. Nous sommes dans les jardins du château d'été de l'ancien roi d'Italie, classée patrimoine de l'UNESCO. Un peu le Versailles local. On hallucine. C'est génial.
On rencontre Chiara qui nous explique que les jardiniers sont très pointilleux sur l'horaire, il faut attendre encore 10 min pour s'installer, le temps que les gens sortent des jardins. Il n'y a personne en fait, mais bon.

Hop on installe la caravane, on met le décor extérieur et nous voilà partis pour nos chambres et le restaurant. Sur le chemin nous rencontrons le troisième larron de l'organisation hôte, Fabrizio. Il a mis 2 heures pour venir de Milano. Il est milanais. Et surtout le Pape était à Milan apparemment. Un bordel monstre selon ses dires. Premières vannes en italo-anglo-français. Super. On va bien s'entendre.

On arrive à nos chambres. C'est en plein piétonnier, à 2 pas du château. Génial, absolument italien. Les rues ont des drapeaux du pays à tous les balcons, des cocardes tricolores à tous les lampadaires. Normal, samedi c'est fête nationale ! On s'installe. C'est royal. Direction le resto, typique. C'est à dire super bon. On pourrait être plus mal. Antipasti plus qu'honorables, un bon plat accompagné d'un vin italien délicieusement piquant, en terrasse. Le tout se terminant par un café dont on a le secret par ici... On se dit qu'on va se faire une cure de bonne bouffe sur le week-end. Fous rires. On pourrait être plus mal !

Après un réveil tranquille pour ma part, nous nous retrouvons à l'entrée du château où nous devons faire nos pass pour la journée. Fabrizio nous y attend et comme tout bon italien nous invite à boire le premier café du matin en face. Il n'y a pas à dire, ils savent y faire avec le café. Pleins d'énergie nous voilà à l'assaut des jardins du palais. C'est énorme. Et comme il est tôt, nous sommes presque les seuls sur place. Sensations enivrantes. Après avoir fini la mise en place finale le repas de midi et Chiara pointent leurs bouts de nez. Super bon. Rafraîchissant. Et c'est bien nécessaire car la chaleur est étouffante, il fait orageux, lourd, soleil voilé mais qui tape quand même bien, pas d'air, les seules brises de vent sont chargées du souffle du diable, le moindre effort nous trempe, un vrai sauna géant !

L'après-midi arrive, à son aise. Il est temps pour les comédiennes de rentrer en piste. Andiamo ! Premiers contacts avec le public italien pour cette pièce, Lettres d'Amour aux Fleurs et au Vent. Ok, ça marche dans toutes les langues, les premiers spectateurs sont ravis, les prochains encore plus curieux. Nous avons droit à de très chouettes échanges. Notamment avec des bébés ou des enfants n'en revenant pas que Rebecca en italien se prononce Rebecca en français. Très vite la barrière de la langue n'en est plus une, même si il n'y a aucune parole dans cette pièce. Le seul langage est le non-verbal, le gestuel, celui des sensations nouvelles ou que l'on redécouvre, celui de l'émotion. Ça roule, les réactions sont les mêmes. On recharge les batteries en voyant des gens heureux, des vieilles personnes avec le sourire, des enfants dont les yeux pétillent de magie et des adultes à côté de leurs pompes, encore tout hébétés par ce qu'ils viennent de vivre. L'après-midi se déroule à merveille, mis à part cette chaleur oppressante.

Enfin ! Une douche bien froide avant le repas du soir ! Celle là elle fait du bien croyez-moi. C'est à ce moment là aussi qu'on se rend compte que le soleil, malgré sa voilure nuageuse, a bien tapé et nous laisse des beaux coups de soleil en souvenir (encore) pour nous le rappeler. Chacun s'étant rafraîchi, en route pour le restaurant accompagnés par Chiara et Fabrizio qui nous fera encore le plaisir d'une gymnastique verbale pour nous traduire la carte en franglais. Au programme de très bons mets et des conversations plus qu'enrichissantes !

Deuxième jour de jeu. Début de journée matinal. Nous faisons connaissance avec les lapins du parc. A part eux, il n'y a pas foule. Tellement peu de monde en fait que nos comédiennes se lancent dans une véritable chasse aux spectateurs. Le chat et la souris. Il faudra une sacrée dose de persévérance et une touche de rentre-dedans pour attirer le premier chaland. Une fois ce pionnier dans nos filets la machine est lancée, les curiosités s'aiguisent, les coeurs battent la chamade et les courageux s'avancent. Rapidement les premières Lettres d'Amour aux Fleurs et au Vent sont écrites. Les autres suivent, forcément.

Est-ce le temps orageux ou l'enthousiasme du dimanche, toujours est-il que l'après-midi fut délirante. Les miaulements, les éclats de rires, les jeux et les étonnements sont légions. Grâce notamment à des super-mamies survoltées et hilarantes. Les zygomatiques et les abdominaux ont travaillé dur. Mais les larmes ont également fait leur apparitions, l'émotion est parfois trop intense. C'était pétillant, tordant, pas toujours évident mais très vivant !

Après avoir démonté, il est (déjà) temps de partir... On se rend compte qu'en fait les personnes que nous avons rencontré lors de ce court séjour sont des gens vraiment intéressant, qu'ils nous ont touché, que mine de rien nous avons pas mal partagé en si peu de temps. C'est l'heure de se dire au revoir. Andiamo ! On se dit que c'est avec grand plaisir qu'on se recroisera au détour d'un festival de théâtre, un jour, peut-être. Rencontres éphémères.

C'est l'heure du bilan, rapide. Nous avons été reçu comme des rois par de super personnes. Nous avons joué dans un endroit magnifique, nous avons beaucoup rit, nous avons bien mangé, nous avons beaucoup apprécié...

Finalement, en Italie on a toujours l'impression d'être en vacances, même si on est pas là pour ça.


1. Arrivée à Venaria Reale, rencontre avec Chiara et Fabrizio
2. Ruelles italiennes
3. Echanges gastronomiques
4. Une partie des jardins du château...
5. Je connais un roi qui se retournerait dans sa tombe!
6. Lettres d'Amour aux Fleurs et au Vent

lundi 28 mai 2012

Retour à Forbach!

Salut à tous!

Ca fait un moment que je n'ai plus écrit. Pas l'envie, pas le temps, pas d'inspiration...

Puis dernièrement, il y a trois semaines environ, nous sommes partis en tournée dans le nord-est de la France, à Forbach très exactement... ceux qui suivent ici au premier rang, et je les en félicite, ils auront un bon point et le droit d'aller choisir une surprise dans la boîte cadeaux à la fin de l'article; ceux qui suivent donc savent que cette ville ne m'est pas étrangère, que j'y ai déjà attendu un train interminablement suite à un problème mécanique de ma voiture et que cette aventure là ne m'a pas laissé un super souvenir.

Ceux du fond iront relire les derniers articles pour se remémorer le contexte exact. Et ils se rappelleront par la même occasion que je travaille actuellement pour une compagnie de théâtre de la Drôme qui tourne avec ses spectacles un peu partout en France.

Coïncidence, hasard, destinée? Toujours est-il que le festival (c'est un bien grand mot) Bataille de Rue de Forbach a décidé de faire venir le dernier spectacle Histoires de Coeurs dans ses rues afin d'égayer la population, qui par ailleurs en a bien besoin. Comme quoi c'est marrant la vie des fois, me voilà reparti pour la ville de Forbach où je m'étais juré de ne plus jamais remettre les pieds il y a quelques mois à peine! Le piège était trop gros pour ne que je n'en parle pas ici.

En route pour Forbach donc, à la frontière franco-allemande, 8km de Saarbruck. Laissez votre imagination divaguer au départ de ce nom: Forbach. Je suis à peu près certain que la majorité d'entre-vous auront en tête des bretzels géants, de la choucroute, des litrons de bière fade servis par fraulein Greta sous l'oeil vigilant de Heinrich et de ses camarades moustachus, pas fort accueillants de prime à bord...

Ha! Quelle imagination dites-moi!

Somme toutes vous n'auriez pas tort, enfin je veux dire que si on suit la sacro-sainte règle des préjugés, on est en plein dans le vrai, voire dans le pas faux! Et bien détrompez-vous. Point de bretzels géants, point de bonne grosse choucroute locale puis Greta était apparemment en voyage avec Heinrich et ses amis moustachus, enfin pas tous quand même. A la place je vous mets des Kebab jusqu'à en avoir les dents du fond qui baignent, de très bonnes Triple Karmeliet servies à température idéale et des nouveaux amis motards du cru ma foi plus que sympathiques! Pas du tout ce à quoi on s'attendait pour résumer.

Enfin pas complètement. Certaines réflexions véhémentes lors du montage de la yourte (oui, ce spectacle se joue sous une yourte mongole, vous savez, l'ancêtre de la tente 2secondes) nous ont tout de même rappelé que la France se décline aussi en bleu marine. Qu'il est très difficile voir incompréhensible pour certaines personnes d'associer les notions travail-artiste-culture. Qu'il est plus facile de tirer à boulets rouges sur l'inconnu plutôt que s'y intéresser. Qu'une bande de saltimbanques écervelés peuvent faire plus peur que des uniformes bien alignés marchants de concert.

Et puis se rendre compte à quel point l'accès à la culture et la présence culturelle est importante pour une ville, communauté, un territoire, pour l'éducation, pour l'ouverture d'esprit. C'est toujours quand quelque chose manque qu'on se rend compte de son importance. Jouer dans un tel contexte n'était pas gagné d'avance. Oui les représentations ont étés difficiles, hasardeuses, laborieuses. Oui, malgré une super ambiance d'équipe le week-end fut rude. Mais oui au final ce fut utile et instructif. Oui cette rencontre fut positive, autant pour les spectateurs que pour les artistes. Arriver à faire comprendre certaines choses aussi basiques tel que le respect du comédien pendant une représentation sur 2 jours est déjà une victoire en soi!

Bref cette tournée à Forbach n'a pas laissé indifférent. Et c'est tant mieux!

Du reste je me plais pas mal ici, le climat, les gens et surtout le travail ne me font pas regretter mon choix de ce stage dans la Drôme. Un mois de juin fort chargé en tournées, juillet de la même trempe, août sera partagé entre la Suisse et la France. Quand à septembre, qui sait?

Allez ceux du premier rang peuvent aller choisir un petit tchinis dans la boîte à cadeaux.









1. la yourte à  Forbach
2. vue sur le Vercors depuis le pic de Saou
3. "le peintre de l'hiver"
4. on fait la file pour nos spectacles!
5. à table, sous la yourte
5. coucher de soleil depuis Francillon, repère de hippies

mercredi 29 février 2012

Vieux papier

Dernièrement je suis retombé sur un un texte que j'avais complètement oublié. En le relisant je me suis souvenu du moment où je l'ai écrit. Je devais me rendre à Strasbourg pour plusieurs semaines et je suis tombé en panne sur l'autoroute avec ma (nouvelle) voiture. Toujours agréable. Surtout à une centaine de kilomètres seulement de ma destination. Changement complet de programme du coup. Avec une arrivée finale vers 23h au lieu de 16h. J'ai écrit en attendant un train dans une gare paumée à la frontière franco-allemande. Tentative de relativisation dans un moment passablement énervé. Ennui, occupation de l'esprit pour tromper une attente bien longue. C'était au début du mois d'octobre 2011. Extrait.

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Eviter la routine, s'engluer dans une logique casanière, croire que tout va s'enchaîner parfaitement, sans accros, sans petit grain de sable. Utopie encore une fois vérifiée. Sortir de ce cercle tranquille. Partir, voyager. Décider de partir, de voyager. Le voyage nous gratifie quelques fois d'un bonus, d'un extra, d'un "y'a un peu plus, je vous l'mets?" Il ne se passe pas comme prévu. Il joue avec nous. Il se joue de nous. Et lorsque c'est le cas, on se dit souvent "mais quelle merde!" Et c'est souvent vrai.

(...)

Décidément mes pérégrinations alsaciennes, ou tout du moins mes trajets liés à cette région sont un grand n'importe quoi. Il y a un an c'était grève des TGV et compagnie, surchargé de bagages, éreinté de fatigue. Et là PAF comme de par hasard, une foutue panne de merde sur l'autoroute. Et allez que je vais arriver à je sais pas quelle heure, et allez que ça va me coûter un bras cette histoire, ... En passant ça me fait penser qu'une fois revenu en Belgique il faudra que je prenne une assistance à l'étranger. Ben oui, en plus de tout ça j'ai même pas d'assistance à l'étranger. Franchement, j'y suis bien profond là.

(...)

Mais le fait même d'être en galère est bénéfique. Et c'est après coup qu'on prend véritablement conscience de ça. C'est bénéfique car ce n'est pas prévu. Et notre façon de réagir, d'agir nous permets de mieux se connaître, de s'expérimenter. Et en principe d'acquérir plus d'assurance. Ça me fait penser à ce héros de bande dessinée qui pars en croisade contre l'imprévu. L'éternel combat entre ce qui est fixé, figé, arrêté et les coups du sort, les coups durs, les coups de sang qu'on a pour habitude d'appeler "aléas de la vie".

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Voilà, extraits je vous disais, choisis évidemment. Le reste n'est soit pas intéressant et a pour objet le sens de la vie façon philosophie de bas étage bis repetita ou d'une contenance que la décence et un bonne auto-censure m'empêche de publier ici.




dimanche 26 février 2012

Reprise de plume

Ça y est, je recommence à écrire. Ça fait un bout de temps que je ne me suis plus prêté à l'exercice. Du coup l'interface de gestion du blog a complètement changé, j'ai mis un quelques instants à m'y retrouver! Mais voilà qui est chose faite. Je recommence à écrire donc. Logique, je suis en voyage. Et j'avoue que celui-ci n'est, jusqu'à présent, pas désagréable. Je suis - enfin - bien installé, sur le plan matériel autant que sur le plan intellectuel. Ce qui me permet de prendre le temps de rédiger ces quelques lignes.

J'ai redécouvert avec plaisir les sensations familières et excitantes liées à quelque chose que tout le monde a connu une fois dans sa vie au moins, l'arrivée dans l'inconnu. Les premiers réflexes, s'orienter, absorber l'endroit, repérer les bons plans et basculer dans un état d'esprit éveillé, ouvert et attentif. Se balader, se perdre, fouiner à la recherche de la vibration cette ville nouvelle, la taquiner, voir ce qu'elle a dans le ventre. L'apprendre.

Les réponses ne sont pas convaincantes, dans un premier temps. On se fait toujours une idée fausse d'un endroit tant qu'on y a pas mis les pieds et forcément, on l'idéalise. Et ça je l'avais un peu oublié. Mais au fur et à mesure se révèle un potentiel qui me donne encore plus faim. C'est vrai que le soleil et la température clémente pour la saison (de mon point de vue) aiguisent l'appétit.

Une amie me disait "Ha ouais tu vas habiter en France… Tu vas voir, il faut gratter un peu pour trouver, mais il y a des gens bien." J'ai commencé à gratter Mascha et tu n'as pas tort, ça se vérifie!

Puis mine de rien la région est pas dégeulasse. Je traverse le Rhône (via le pont Mistral, ça ne s'invente pas) et je suis en Ardèche, le parc naturel du Vercors est à l'opposé, à 20 minutes de voiture... Il y a pire! Tout ça nous promet des belles randonnées le week-end, c'est certain.

Une belle région et un beau patrimoine également. D'ailleurs je suis à l'instant (cette après-midi en fait, lors d'une balade) dans la salle du donjon du château de Crussoc. C'est le château qu'on voit depuis mon nouveau bureau. Et qui domine la ville de Valence, accessoirement. La curiosité m'a fait naturellement gravir l'éperon rocheux sur lequel il se dresse pour voir de quoi il retourne. Bon hé ben franchement d'en bas on n'imagine pas un tel enchevêtrement de passages, de pièces, de remparts, surtout qu'il est assez bien conservé. Une vrai petite ville où je me plais à laisser mon imagination vaquer à ses occupations, comme elle sait si bien le faire.

Je resterai toujours fasciné par ces monuments énormes qu'ont bâti ceux d'avant. Ça me laisse sans voix. L'énergie et la volonté nécessaire pour édifier un ouvrage de cette importance au sommet d'un pic rocheux invite immédiatement à un sentiment de profond respect. C'est franchement autre chose que du T-Palm!

Sur ces réflexions architecturales je vous laisse jusqu'au prochain billet, sans toutefois être certain qu'il arrivera rapidement.






1. le donjon du château de Crussol
2. chemin de ronde
3. clin d'oeil à Sarouze!
4. Welcome to Valence