mardi 17 septembre 2013


Voir Burgos... et y revenir !

Contexte : j'ai écris ces mots sur différentes petites feuilles volantes, quand un besoin d'écrire m'a surpris. Jen ai rempli plusieurs que j'ai rangé soigneusement ou négligemment, à vous de juger, dans une de mes poche revolver de mon pantalon. Et figurez-vous que lors de notre retour à l'hôtel, après une dure journée de labeur, ces feuilles volantes portèrent bien leur nom et prirent la poudre d'escampette. Je les ai presque toutes récupérées sauf la première. Anecdote cocasse s'il en est, cela rend cet article plus vrai à mon avis. Et cela me permet de vous inviter à un jeu. Je vais donc commencer l'article pour trois points de suspension, libre à vous d'en imaginer les paragraphes qui précédèrent. Bon amusement !
...

Je discutais avec une spectatrice (elle en français, moi en espagnol, échange de bons procédés) et elle me disait un grand sourire aux lèvres – ici on ne pleure pas, on sourit derrière des lunettes de soleil. Peuple fier – et elle me disait qu'elle était retombée en enfance, que de souvenirs de balades en bord de mer dans le sable, d'après-midi insouciantes au bord de la rivière étaient remontés à la surface... et qu'elle aimerait que sa fille ait les mêmes mais qu'elle en doutait fortement ? Son large sourire était à la hauteur de son émotion, parenthèse de vie...

Pays différent, culture différente. Pour résumer, une image me vient rapidement à l'esprit. Celle d'une mère qui allaite son enfant en pleine rue, discutant de tout et de rien avec une autre personne sur le coup des 22h, tout à fait naturellement. Je ne sais pas moi mais avec un môme d'à peine quelques semaines c'est pas vraiment dans cette situation là que j'imagine une mère... Mais ici pas de soucis, c'est normal ! Pays (ou ville, je n'arrive pas à être sûr) de l'enfant roi aussi, ou alors les parents que j'ai croisé sont des clettes en éducation. Je me suis surpris plusieurs fois à me dire que si on était en francophonie j'aurais déjà poussé une sévère gueulante ! Mais les rires et les regards enjoués de ces petits bouts à la sortie du spectacle ont vite fait d'effacer ce sentiment.

Une autre chose cocasse qu'une des comédienne m'a fait remarquer est le détail vestimentaire ultime suivant. C'est vrai que les gens d'ici sont bien habillés. Soit très classy soit à la pointe de la mode (le plus décontracté étant pour les hommes un polo de marque, une blouse apprêtée pour ces dames). Une certaine forme d'ultra-conservatisme vestimentaire au fond. Mais, et on en arrive au coeur du propos, ce qui est fou c'est que 95% des gens (hommes-femmes-enfants) ont des chaussures assorties à leur tunique ! Il y a toujours une couleur commune entre leurs souliers et le reste de leur corps. Et du flashy des fois hein ! Ca donne un peu l'impression que lea ville au complet va à une communion ou un baptême... En fait on remarque facilement un touriste ici. Il suffit de comparer ses chaussures au reste et si ça match pas, ben s'en est un ! ...ou un artiste.

Ce qui a de bien avec ce spectacle, c'est que certaines personnes sont vraiment très touchées à leur sortie. Je pense honnêtement que ça en a changé plusieurs. J'aime particulièrement ces moments là, lorsque la personne sort on voit tout de suite à quel point l'expérience a été intense ou non pour elle. Voir à quel point cela les a ému est franchement une belle récompense pour l'équipe. Il faut parfois plusieurs minutes aux gens pour atterrir et reprendre leurs esprits. C'est assez magique. Et puis voir un gros balèze tatoué à l'allure pas très engageante au premier abord sortir de là avec des étoiles plein les yeux et te faire en espagnol et en levant le pouce un « GENIAL ! » bien castillan, le -g- comme une grosse lime à bois râpant une énorme planche en chêne, ben ça n'a pas de prix !

C'est pour ces moments là que, malgré les heures de routes, les montages/démontages parfois pas évidents, les hotels parfois miteux, la bouffe pas toujours au top, les jours de travail interminables, le mal de dos, la fatigue, la paie qui suit rarement les heures travaillées, oui malgré tout ça c'est pour ces moments de partages uniques que j'adore mon métier. Cela peut durer une micro-seconde comme une heure, mais c'est tellement précieux et enrichissant!

Autre instant qui vaut le détour, c'est cette dame espagnole d'une quarantaine d'années, habituée du festival de Burgos que j'avais rencontré l'année passée et qui, passant aux alentours de la caravane me regarde et dit « es el chico del ano pasado ! » Elle me reconnait donc, avant moi, et puis sa tête me dit quelque chose. Ok je me souviens aussi. Et nous voilà discutant le bout de gras pendant 20 minutes tranquillement (le tout en espagnol, pas tout tout compris quand même), presque comme de vieux amis qui se retrouvent après un an ! C'était presque irréaliste comme situation !

Bref, tout bien ces quelques jours. Et comme dernière image de cette tournée je vous parlerai des paysages de Castille y Léon au petit matin sur le chemin du retour. Le soleil se levant et dont les rayons ambres-abricot lèchent lascivement les monts pelés de la région. Les crocs rocailleux entre lesquels nous serpentons, qui nous escortent. Les reliefs plus marqués du pays basque flottants sur un tapis de brume, reste d'une torpeur nocturne qui peu à peu se réveille, traversé par une langue de bitume que nous suivons à la trace...

Je vous laisse à votre imagination et vous dit à la prochaine...







1. Bienvenue à Burgos!
2. Le parc où nous jouions
3. Vamos!
4. Un peu de lumière...
5. ...sur le chemin du retour

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