lundi 13 octobre 2014

Brasil Brasil

Ça y est, on y est ! Rio de Janeiro, légendaire. Le Corcovado, le pain de sucre, Copacabana, les fêtes dans le quartier Lapa, le football, la samba et la bossa nova, les plages, the girl from Ipanema, le carnaval...

Mais revenons sur le pourquoi du comment. Tout commence dans un buffet de fête de fin de festival de théâtre jeune public, à Kingersheim en Alsace. Nous avons joué la dernière, démonté et venons assister à ce grand mess des artistes qui clôt ces quelques journées de jeu pour les nombreux saltimbanques et de repérage pour les nombreux programmateurs professionnels présents. Mon collègue est dans la file du buffet et lorgne avidement la salade de pomme de terre froide quand une dame en rouge engage la conversation. Elle le félicite pour sa performance dans la pièce d'un désormais mythique
Ma tou ès oun danseur toi ! Gauthier, flatté et étonné embraye et lui donne les coordonnées de la compagnie. Mais sans trop y croire, jouer au Brésil, impensable, c'est trop énorme... C'était la programmatrice du FIL festival ( www.fil.art.br ) Contre toute attente 3 jours plus tard nous avions un mail de sa part. Et l'aventure commença.

Je vous passe les détails d'organisation, de stress pour les comédiens (il faut apprendre le texte en portugais quand même, ou en tout cas une partie), de possibilités techniques pour moi, les nombreux mails envoyés pendant les mois précédent notre venue, les répétitions en portugais avec traduction simultanée au final, le casse-tête logistique de l'empaquetage des marionnettes et accessoires... Pour nous retrouver le 21 septembre, 5h du matin à Zaventem. Gauthier et moi partons en éclaireurs, le reste de la compagnie arrivera un peu plus de 24h plus tard. Il drache à Bruxelles, pour changer, mais celle-ci est particulièrement intense, on est trempé rien que sur le chemin entre le parking et la zone des départs. Il est tôt, très tôt et en ce début de saison on a déjà entamé notre réserve de sommeil pour les mois à venir. Nous sommes rentrés de France à peine 21h plus tôt. Quelques heures de répit dans nos foyer et c'est reparti. Bref on a les paupières qui crient coussin et couette.
Quand on s'ennuie sur le tarmac madrilène ça donne ça...
Notre vol se passe sans encombre jusque Madrid où nous avons une escale. On dort tout le long en fait. A l'atterrissage nous faisons attention à ne pas nous perdre dans ce grand aéroport, ça nous est tout les deux déjà arrivé ! Pendant la phase d'approche de l'avion je suis frappé par les paysages désertiques qui entourent Madrid. Pas un arbre à l'horizon, la terre est pelée, burinée par le soleil. Le Sahara a commencé les travaux d'agrandissement j'ai l'impression... Nous sommes dans les temps pour notre correspondance. Nous embarquons, les portes de l'avion se referment et l'équipe de G.O. aérienne commence sa célèbre danse de l'été. La macarena peut aller se rhabiller. L'engin est en bord de piste, dans les starting-blocs quand le capitàn nous annonce que nous avons un communication break-out problem on board et que nous allons devoir changer d'avion. Oufti ! Pffffft ! Bon l'avion retourne se garer, le temps que tout le monde sorte il est 13h, départ initial prévu 11h20... Du coup vu qu'on a pas mal la dalle on craque pour un Burger King de derrière les fagots, c'est bien parce qu'il y en a pas en Belgique hein, sinon certain qu'on aurait pas craqué, je vous jure...

Finalement ré-embarquement dans une cohue plus ou moins maitrisée par le personnel de la compagnie aérienne, on s'installe de nouveau, mais dans un autre avion un peu moins récent que le premier, les sièges sont tout de mêmeplus confort. A part en business mais ça c'est la classe, normal. Bien. Ensuite s'ensuit le classique décollage/film/manger/film/bouquin/dodo sur le bouquin/manger/toilette/bouquin-film/dodo/film/manger/dodo/atterrissage. Mettez dans le bon ordre, je pense que le premier et le dernier sont correct. Bref nous voici sur le sol brésilien, récupération de bagages, douanes... il est 21h20 heure locale, 02h20 heure des frites. Nos retrouvons notre accueilleuse du festival, Priscilla, grand sourire, parle super bien anglais (ouf), le courant passe directement. Un énorme van vient nous récupérer et c'est parti, en route vers la guesthouse que nous avons réservé pour quelques jours avant d'être totalement pris en charge par le festival et de loger à Copacabana. 

Premières visions de Rio (put*** on est à Rio mec!) et tout de suite on se rend compte d'une chose qu'on ne voit pas sur les cartes postales classiques de la ville, Rio est une mégapole, c'est super grand, énorme, gargantuesque. Nous passons devant la fameuse rue du carnaval, la Sambodrome qui est une large avenue entouré de hautes tribunes où défilent les écoles de samba. Impressionnant ! On continue et on arrive dans le quartier Lapa, un peu le quartier festif de Rio, à comparer avec Le Carré à Liège mais en vachement plus grand. Le dépaysement commence... Nous prenons de la hauteur et péniblement – la route n'a rien à envier aux routes alpines, lacets serrés, pavés, il pleut par intermittence donc glissante, le van est très long donc nous devons passer les épingles en deux temps, s'y reprenant à plusieurs fois, laissant de la gomme sur la route. Notre pilote commence à perdre ses nerfs, c'est vraiment pas évident pour elle. De plus nos accompagnateurs ne connaissent pas bien cette partie de Rio, ils ne viennent que très rarement aussi haut dans la ville. On cherche, on tourne un peu en rond, on demande son chemin aux rares personnes que l'on croise en rue (il pleut), on va même jusqu'à demander à une caserne de Bombeiros (les pompiers) et au final ça y est nous trouvons enfin notre guesthouse. Il est 23h nous sommes exténués.

Il est cinq heure du matin, Rio la belle s'éveille
Mais ça valait la peine. De la terrasse nous embrassons des yeux la baie de Rio, comme sur une carte postale justement. Après quelques heures de sommeil les bruits de la forêt me réveillent. Et un peu le jetlag aussi en fait. Il est 5h30, je jette un oeil dehors. Wah, le lever de soleil sur la baie est juste splendide, je réalise où je suis, c'est beau, unique un lever de soleil sur la baie de Rio. D'un côté le pain de sucre et Copacabana. De l'autre une belle surprise. En tournant la tête vers la jungle et la montagne je vois le Corcovado, le christ-rédempteur. J'ai beau dire tout ce que je veux sur la ou les religions (et je pense que vous connaissez mon opinion là-dessus) je suis bluffé. Il est là ce grand gars en robe de granit, entourant la ville de ses bras immenses ! Le tableau est magnifique. Je ne sais que dire, comment exprimer cette harmonie pour l'oeil, cette vision paisible. Juste waouh!

Dans trois heures nous serons au théâtre qui nous accueille pour adapter notre spectacle en fonction de la salle. Ça aussi ça risque d'être une belle paire de manchette!


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Ce fut en effet une joyeuse expérience ! Découverte du théâtre où nous allons jouer, le Teatro Jockey. Comme son nom l'indique, et on aurait pu le supposer mais bon, il est situé juste tout à côté de l'hippodrome de Rio. Déjà on ne savait même pas qu'il y avait un hippodrome en plein Rio, c'est dire ! Rencontre avec l'équipe technique brésilienne, des super gars. Et surtout rencontre avec Léandro, le directeur technique du théâtre que nous connaissons pas mal du tout mais que par mail, nous mettons enfin une tête et un visage sur une signature numérique ! Une super team donc, ouverte, souriante, à l'écoute (même si aucun à part Léandro ne parle anglais). En fait c'est une ambiance quasi familiale qui règne dans ce théâtre, et c'est pas pour nous déplaire, on s'y intègre naturellement très vite.

la vue à la sortie du théâtre... panoramique sur l'hippodrome, au fond à gauche le Corcovado

Par contre adapter la lumière d'un spectacle à une salle en configuration classique (un grill, des perches et sous-perches, un vrai plateau, un gradin devant le plateau) alors que nous jouons en Europe avec notre propre structure créée pour le spectacle c'est assez excitant ! Un beau challenge. Surtout si les techniciens qui travaillent pour nous ne pètent pas un mot d'angliche, encore moins d'espinguoin. On s'en remet aux dessins et griffonnages en bord de gradin, à la sacro-sainte langue des mains et on barragouine un mélange d'espagnol, français, anglais, italien (?), le tout agrémenté de consonances portugaise placées au petit-bonheur-la-chance et finalement on arrive à quelque chose ! Et franchement le tout en rigolant de bon coeur ! On est bien parti pour que ça roule pas mal ce spectacle au Brésil !

En fin d'après-midi nous allons accueillir le reste de la compagnie à l'aéroport. Retrouvailles, rigolades, « alors ça été le vol ? », récupération des bagages et estimation des éventuels dégâts occasionnés par le transport sur le matériel... à part un coup bien visible sur la table de jeu en bois, ça va ! Et c'est reparti pour un tour de van dans les hauteurs cariocas. Deux avantages aujourd'hui, on sait exactement où est l'hôtel et il ne pleut pas. Mais ça reste tout de même rock'n'roll comme trajet, heure de pointe et routes cabossées y étant pour beaucoup ! La compagnie installée nous nous retrouvons sur la terrasse dominant la baie de Rio, sirotant une caïpirinha maison offerte par la patronne... santé Na Corda Bamba !!

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Troisième jour, Gauthier et moi allons rejoindre les artisans qui ont fait la structure et les rouleaux de notre accessoire principal de jeu, sans lequel le spectacle ne pourrait se jouer : la table. En effet nous avons pris le parti de la faire reconstruire sur place, l'envoyer serait trop coûteux, trop risqué aussi. Néanmoins nous avons pris avec nous le dessus de la table ainsi que la devanture, le tout faisant partie intégrante de la scénographie. Nous voilà parti donc dans un quartier que peu de touristes visitent, c'est certain. C'est roots, on distingue enfin le vrai Rio, même si ça n'est pas encore le quart-monde. Nous sommes à San Cristovão. Entrelacs d'échangeurs autoroutiers, routes à deux étages, trottoirs défoncés, bâtiments usés et rafistolés, toits de tôle, portails en fer et judas grinçants. Nous arrivons dans l'atelier et examinons le travail accompli. C'est bien, très bien même. Quelques adaptations sont nécessaires mais nous nous y attendions. C'est quasi impossible de reproduire une structure métallique identique à plus de 8000km de distance.

On sort donc les gros outils, poste à souder, disqueuse, foreuse, pistolet à clou, scie circulaire, raboteuse, mètre et crayon de maçon. Gauthier part même négocier le kilo d'écrou de 17 dans un garage voisin. 22 Réais, pas mal. Nous faisons aussi connaissance avec le gourou de cette caverne d'Ali Baba de la bricole, Geronimo. C'est vraiment pas une blague, il s'appelle comme ça. Et c'est un vrai carioca, large sourire et gentillesse. Et doué de ces mains comme c'est pas permis. Franchement une belle rencontre et presque un honneur de bosser avec un gars à ce point compétent. Sur la même longueur d'onde, sans langue commune pour se comprendre, juste l'esprit bricoleur. Si vous me connaissez un tant soit peu, vous imaginez comme j'ai apprécié ce moment et quel bon souvenir j'en garderai. Puis y'a rien à faire, avec ce grand échalas qui me sert de collègue et directeur technique, on rigole à tous les coins de phrases, ça aussi c'est précieux !

Nous passons l'après-midi à répéter le texte en portugais avec Eros, la traductrice que le festival à mis à notre disposition. C'est assez inhabituel comme situation, enfin je ne pense pas que ça court les rues un spectacle doublé en direct sur le plateau. Du sur- ou sous-titrage j'ai déjà vu, plusieurs fois. Mais franchement ça c'est une première. Une aventure à tout niveaux cette tournée ! La répétition se termine juste à temps pour que nous puissions profiter d'un très beau coucher de soleil sur une des plus belle plage du monde : Ipanema. On en prend plein la gueule, passez-moi l'expression. On prend du temps pour se rendre compte qu'on est là, les pieds dans l'eau, assourdis par les rouleaux que chevauchent des surfers. Surfers qui sortent de leur appartement en combinaison planche sous le bras pour aller se jeter à l'eau, ça n'est pas rare d'en croiser à pied dans le quartier. Et c'est tout naturel pour les gens d'ici.


une des nombreuse fresque typique de Rio
Le soir nous décidons d'aller manger dans le centre de Santa Teresa, un quartier sur les hauteurs de Rio où nous avons notre guesthouse. C'est encore une fois loin des artifices du Rio en bord de mer,  es quartiers huppés de Copacabana et Ipanema. Rues pavées et plus qu'inclinées dans lequelles les chauffeurs de bus se prennent pour des vrai pilotes. Ayrton Senna n'est pas loin. Enfin suffisamment pour que nous arrivions sain et sauf à bon port. Dans le centre du quartier je lis véritablement l'histoire récente de la ville sur ces murs. Tout est graffé, poché, tagué. Des fresques célébrant la dernière victoire du brésil à la coupe du monde aux cris rageurs des cariocas, conscient que dans cette société il y a deux classes, les gens aisés et les autres. Pas de classe moyenne. Une ville qui a conscience de ses richesses et des balafres que la toute puissance du business inflige à la mégapole. « Mas amor por favor », « Salva Rio », « Fuck FIFA »... Une excursion nocturne très intéressante.

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Ok j'ai pas trop écrit ces derniers jours. J'ai juste pas eu le temps. Et le courage de rassembler mes idées des dernières journées. Je vous explique pourquoi.

Donc commençons par le montage du spectacle à proprement parler. Prévu à 19h, nous arrivons au théâtre vers 18h30. Nous voulons commencer à l'heure, vu l'ampleur de la tâche qui nous attend. Première épine, dans le théâtre se déroule un forum important concernant les acteurs locaux de la scène et l'administration du spectacle pour enfant de Rio, ou du Brésil. Enfin un truc du genre. Ce qui est certain c'est qu'un gros con (et je pèse mes mots) du gouvernement de l'état de Rio tient le crachoir depuis un moment, que les participants du forum en ont plein les oreilles et que ça dure, ça dure, ça dure. Si j'ai bien compris ils sont en train d'écrire une sorte de convention en direct-live sur un écran géant, à 80 mains et 40 voix donc et qu'ils ne sont pas du tout d'accord sur tout. Ils auraient dû avoir fini à 18h... On attend. Les gens du théâtre nous ouvrent le buffet réservé à ce fameux forum. C'est vraiment chiant. On prend notre mal en patience mais à un moment ça commence à bien faire... Finalement applaudissements, je me dirige dans la salle. Hop photo de groupe oblige, Leandro (directeur technique du festival, un super super gars) prend un appareil pour la photo officielle, l'autre con de politicar me tend son téléphone et me demande de faire des photos aussi avec son gsm. Surréalisme bonsoiiiiiiiiir !


coucher de soleil sur Ipanema Praia
Bref c'est enfin parti, nous entamons le montage à 20h. Ce soir là on quittera le théâtre à 2h du matin. Sans avoir fini. C'est que c'est quelque chose d'adapter un spectacle sur un plateau de théâtre, en configuration classique alors qu'il n'a jamais été pensé ni créé dans ce but ! Outre les défis techniques – comme suspendre des rails de train à un grill (le plafond d'un théâtre pour les néophytes) à 5m de haut, avec une longueur de rail de 6m, le tout pour que le train ne tombe pas ni ne déraille et qu'il ai l'air de flotter dans l'espace ou encore installer le câble de 15m de long d'une poupée-funambule en travers de la salle, au-dessus du public. Sans compter l'adaptation lumière, les distances de jeu pour les comédiens, ... Il y a aussi le fait que les techniciens du théâtre ne parlent pas un mot d'anglais, que nous ne parlons pas le portugais et qu'au final on perd plus de temps à expliquer ce qu'il faut faire à ces techniciens que le faire nous-même. On a donc couru toute la nuit comme des malades ! L'horloge s'affolant, Léandro vient nous aider en fin de « journée ». Nous arrêtons donc à 2h du matin et convenons Léandro et moi de reprendre à 8h pour le pointage lumière. La première représentation est à 14h.

Après avoir dormi 3h je suis donc dans un taxi carioca pour aller au théâtre. Je m'endors dans les embouteillages monstres de Rio. A l'arrivée Léandro est dans le même état que moi. La journée va être hard. 10H le reste de la compagnie arrive, on fini les pointage. Il reste encore quelques détails vachement important à régler. Il y a dans ce spectacle toute une série d'effet scénique qu'il faut préparer et ça prend du temps. Régler le son aussi, les micros sans-fil, ... Bref jusqu'à 5min de l'entrée du public je suis toujours en bleu de travail en train de réparer de la micro électronique. Enfin tenter. Je m'énerve, on est dans le rush, j'essaie de procéder par étapes, dans un ordre d'importance logique. Bon tant pis on a plus le temps. Le public va rentrer, je vais me changer. Le représentation qui a suivi a été pour nous 3 (les deux comédiens et moi) la pire que nous ayons vécu ensemble. Je vous passe les détails mais on a été extrêmement content d'en arriver au bout. Ça y est, c'est passé. On est exténué. Au bout de nos forces. Et pas dans un moral de fête d'anniversaire. Débriefing. On se rassure et se console en se disant que vu les conditions on aurait pas pu faire faire mieux. Et honnêtement c'est vrai. Waouh comme c'était chaud ! On prend note des améliorations à faire, des petites modifications à apporter pour le confort de la pièce et puis on va manger. Enfin. Après un repas dans le centre je rentre à l'hôtel. Je m'effondre à 19h30 et ronfle d'une traite jusque 7h30. Faut croire que j'en avais besoin !

Nous jouons la deuxième à 10h du matin. Ok, ça marche. Ce n'est pas encore parfait mais on retrouve nos sensations de la maison. Au final on apprivoise ce théâtre et son public, l'ambiance de jeu à la brésilienne. On est soulagé, c'est parti, nous voilà lancés ! L'après-midi se passe entre marche autour du stade de Flamengo, restaurant (Academia de Cachaça) et taxi dans les embouteillages. Nous finissons la journée avec Gauthier à flâner sur Copacabana, prenant ça et là des photos pour le Flaireau Magasine ©. Un concept un peu private joke de la compagnie, imaginant que nous éditons un magasine de barakis avec en reporters spéciaux Gauth' et moi-même. Un peu comme « Les chtis à Mykonos » mais ça serait plus « les flaireaux à Rio ». Bref l'ambiance est plus que bonne. Nous échouons dans un des temple de la slash/clip-clap/tong, un Havaianas Shop. Emplettes donc, rires, hésitations, envie de coup-de-boule au vendeur, du shopping quoi. Après quoi petit apéro bonne franquette dans un bar local le long d'un gros axe routier de la ville (genre comme si on était au Pauvre Job en terrasse). C'est inouï le trafic de cette ville. C'est fatiguant en fait. En restant 20min à cette terrasse on a vu pas loin d'une centaine de bus passer. Affolant. Pas étonnant, Rio (7millions d'habitants, 12 avec la périphérie) n'est équipée que de 2 lignes de métro...

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"chateau" de sable sur Copacabana
Aujourd'hui nous jouons notre troisième à 19h. C'est pas tôt tôt. Du coup on va se balader sur Copacabana. Pieds dans la mer, comme des gros touristes que nous sommes. Il ya quand même une bonne différence entre Copacabana et Ipanema. La première a un côté ze place tou bi vachement plus prononcé que l'autre. Ici la toute puissance du paraître nous frappe en plein. Echoppes à touristes  videmment, jeunes cariocas en ballade, rollers et longboards. La mer y est plus calme aussi, les courants moins forts et donc les gens s'y baignent plus aisément. Ipanema est plus 'sage', tranquille. C'est un peu comme Coxyde/Knokke.

Nous arrivons au théâtre pour voir le spectacle de la cie avec laquelle nous partageons la salle, des français de Bordeaux bien sympa. Le spectacle s'appelle Play et s'adresse aux tout-petits. Et franchement j'ai bien aimé, scéno et lights bien ficelés, chouette donc. Par contre un public horrible, sans gêne, un encadrement inexistant... Pas hyper cool pour eux. On espère ne pas vivre la même situation dans quelques heures. Donc c'est parti pour la troisième ! C'est une tout public, celles que je préfère. Salle remplie, public poli et respectueux. A part un ou deux couacs c'est une super représentation, pleine d'énergie. Tonnerres d'applaudissements et standing ovation ! Ça fait du bien, pari réussi ! On souffle. Malgré l'heure il fait toujours super chaud. Pour fêter ça on se dirige tant bien que mal tous ensemble vers le marché de nuit de Rio.

"Ordem e Progresso" 
Alors imaginez un immense endroit réservé aux échoppes de tout genre, du coiffeur au marchand de maïs grillé, du restaurant au vendeur de hamac, de la scène de concert au vendeur de petit truc à la con en plastique qui fait de la lumière et du bruit. Le tout dans un vacarme abrutissant, chaque échoppe poussant sa sono au plus fort pour attirer le chaland. Odeurs de grillades, fumées, large sourires et pinas sur leur 31. Bref c'est assez typique, populaire et plein d'ambiance. Après avoir dansé devant un groupe style concert du Lyon's à la fête à Ninane, version Brasil et s'être cassé les oreilles devant une autre scène où le concert était des plus... mal sonorisé, nous nous arrêtons pour manger dans un restaurant de cuisine de l'état du Para, au nord du Brésil. Nourriture amazonienne donc. Et là, en 10 minutes mon corps a appris 3-4 nouveaux goûts inconnus, génial. En gros on a mangé des plats typiques des Indios. Dont le très spécial Tacacà, une espèce de soupe de plante de la forêt ressemblant à des épinards en branche, agrémenté de scampis. Particularités de cette plante : elle endort la langue et sécrète à la cuisson une espèce de gelée pas très ragoutante à l'oeil mais nourrissante. Une super expérience culinaire donc !

Gauthier et moi continuons la soirée avec Eros, notre traductrice pour le spectacle. Nous prenons la direction de Lapa, le quartier le plus festif de Rio. Une sorte de carré local. Sauf que franchement c'est bien plus grand, il y a beaucoup beaucoup plus de monde. C'est un quartier chaud. Dès la sortie du taxi nous recevons un nuage de gaz au poivre émanant d'un peu plus loin, la guardia civil vient d'arrêter quelqu'un. Super accueil, nez bouché et les yeux qui pleurent. Nous nous éloignons donc au plus vite et partons dans le sens opposé, nous retrouvant assez rapidement dans une partie très chaude et pas très rassurante du quartier. En comparaison les pires endroits de Liège font offices de lounge. « Arrêtez de parler français, nous faisons demi-tour, c'est pas bon ici, il y a trop de crack » nous intime notre guide. C'est vrai qu'on est pas franchement à l'aise, c'est glauque. Après cette arrivée mouvementée à Lapa nous repartons sur de bons rails et remontons la rue principale. Imaginez le boulevard d'Avroy rempli de bars et boites de concerts, underground ou très chic, des restaurants où bien souvent un groupe de samba éclate les membranes des haut-parleurs, foule bigarrée qui se répand sur la chaussée une bouteille à la main, rassemblement de punks qui crachent du feu et font des bolas, bars gay, camés en manque, brésilien-ne à la mâchoire carrée, étudiants fêtant le week-end... C'est impressionnant ! C'est carrément la cour des miracles ! Un vrai foutoir, la folie. Le carré c'est bien, Lapa c'est au-dessus. On se boit une chope dans un bar un peu calme, j'ai la tête comme un seau avec tout ce bruit partout. Rio c'est aussi ça, une ville bruyante. Il parait qu'il faut une quinzaine de jour pour s'y habituer...


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lever de soleil sur Copacabana, tôt, beaucoup trop tôt
Ok la dernière. Très bien, toujours pas tranquille à la régie, c'est quelque chose de travailler au Brésil! Rien de certain, faut toujours être derrière les gens, aucune pro-activité de la part de notre équipe d'accueil... Bref, à la brésilienne quoi ! Ça n'empêche qu'ils sont super sympa. Après avoir empaqueté tout le matos pour un retour sur le vieux continent nous retrouvons le reste des compagnies dans un restaurant partenaire du festival, bières et caïpirinhas coulent pas mal, plus chez certains que chez d'autres... En fin de repas une nouvelle tombe : une cariocas qui fait les interviews du festival nous invite pour l'after chez elle, trop bien ! C'est parti, on hèle un taxi, vamolas à Santa Teresa ! On se retrouve donc dans in chouette appartement avec plusieurs autres artistes du festival, avec des compatriotes également, les flamands de Nothing for money and chicks for free. Bon le reste ben c'est une fête quoi, pas besoin de plus d'explications ! Nous nous incrustons dans un taxi de collègues normands pour redescendre dans le centre. Nous finissons avec ces mêmes collègues sur Copacabana Beach pour le lever de soleil. C'est magique, féérique, superbe ! 

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au détour d'une plage abandonnée
Après 3h de sommeil c'est parti pour Ilha Grande. On en mène pas large. Quelle idée de faire la fiesta toute la nuit aussi ! Mais bon c'était à faire. Deux heures de bus plus tard on embarque pour une traversée en bateau jusqu'à la fameuse île. Arrivés sur place une chose est certaine, on va être bien ! Quel contraste avec Rio !! Nous avons 2 de tension mais ça tombe bien, l'île aussi. C'est vraiment hyper-peinard. Mieux qu'une carte postale. Aucun véhicule sur l'île, tout se fait en bateau, à vélo ou à pied. Voilà. Plages, reggae, soleil, calme... on pourrait être plus mal ! Au menu du restaurant où nous mangeons ce soir, barracuda. Parfait. En bord de mer. Pffft que demander de mieux ? Ah si, des bonnes caïpirinha. Ce qui n'est pas un problème, ils ont font de délicieuses ici !

Le lendemain nous partons à pied crapahuter jusqu'à l'autre bout de l'île, plus ou moins. Il fait chaud, ça grimpe, mais les plages et petites criques que nous découvrons au fur et à mesure de notre marche nous laissent sans voix. C'est superbe, magique. On essaie de pas se faire bouffer par les crocos sur le chemin (véridique!), on entend au loin les cris assourdissants des gibbons, on salue un sagui, on admire cette faune et cette flore inconnue pour nous. Ces quelques jours au calme sont une bénédiction après la folie de Rio. 

rêverie nautique
Pour notre avant dernier jour sur l'île nous avons choisi un boat trip organisé avec snorkeling dans un lagon bleu, farniente sur la plage, grillades, canoë et kayak de mer. Nous nous retrouvons donc à une petite vingtaine sur un bateau, direction la mer et l'ouest de l'île. C'est une vraie rencontre internationale sur cet esquif ! Brésil, Argentine, Australie, France, Hollande, Autriche, Belgique. Ça parle portugais, espagnol, anglais, néerlandais, français... Et c'est assez la classe car on se débrouille vraiment pas mal dans toutes ces langues, une petite faiblesse en portugais peut-être. Nous avons droit à une petite intro sur l'historique de l'île. On y apprend que c'était au départ un repaire de pirates (ouftão) puis progressivement exportation de sucre et de café. Ensuite c'est devenu une île-prison, un haut lieu de contrebande (subsiste toujours une piste d’atterrissage officieuse le long de la plage de Lopes Mendes) et puis depuis une quinzaine d'années le tourisme s'y est développé et l'île est un échappatoire à la vie éreintante de Rio. Première étape snorkeling. Evidemment je me vautre sur les rochers, rien de grave mais un bon coup dans les côtes tout de même.


dernier coucher de soleil, derniers instants magiques
Nous passons devant une des plus vieille église du Brésil qui n'est plus ouverte qu'une fois l'année pour célébrer Santa Maria. Juste devant un palmier immense. Il a été planté en même temps que l'édification de l'église, soit en 1843 ! En fait l'idée n'est pas bête, ce très haut palmier est visible depuis la mer, indiquant la présence d'une église. Pour les marins très croyants c'était une indication essentielle. Ainsi que l’assurance d'avoir du secours si besoin et de l'eau. Nousreprenons le bateau pour nous diriger vers le lago azul. Une eau truquoise, à trois mètre on voit le fond. Masque et tuba et c'est parti, on explore et on en prend plein les mirettes. Superbes poissons colorés, par centaines. C'est un peu comme l'aquarium du quai Van Beneden, mais en mieux, en vrai, en pleine nature quoi ! Ensuite direction une autre plage ou un énorme barbecue attend le groupe. Pffffft pas évident... Après avoir bien mangé c'est reparti, balades en kayaks et canoës pour ceux qui veulent, sous un soleil de plomb. On en profite car après tout dans deux jours nous sommes de retour au plat pays qui est le notre. C'est vraiment tranquille et dépaysant. Ça recharge les batteries et rempli la tête de souvenirs. Du coup on en profite aussi pour faire des grosses photos et vidéos de barakis, pour rigoler là il y a du monde !

En fin d'après-midi le vent se lève assez fort, il est temps de rentrer, la météo est très changeante et nous avons encore un bon trajet en bateau pour retourner jusqu'Abraão.
Don't stay under the palm trees, very dangerous for falling coconuts with the wind ! Tu m'étonnes ! Bref tout ce beau monde ré-embarque. A bord l'équipage nous prépare une caïpirinha de tous les diables, à l'ancienne dans une casserole. Vraiment une des meilleurs que j'ai bue, secoué par les vagues et admirant le coucher de soleil en mer. Et pour ce qui est des secousses on en a eu pour notre argent ! Le vent souffle de plus belle, la mer fait le gros dos et nous voici bientôt trempés par des litres d'écume passant au-dessus de bastingage ! Ma dieu ce qu'il fait froid ! Mais c'est assez rigolo comme situation, puis ici on sèche assez vite avec le vent. Voilà retour sur terre, demain nous reprenons le bateau puis le bus direction Rio, ensuite 11h d'avion jusqu'à Zaventem. Lundi nous montons à Manage. Super.


"vers l'infini et au-delà!"

jeudi 24 avril 2014

Roulotte gitane


Ca n'est plus arrivé depuis longtemps, mais l'occasion est trop belle !

Je suis actuellement en tournée en Auvergne, hier à Marseille. Et dans la compagnie pour laquelle je travaille (Arts & Couleurs) on a l'habitude de louer des gîtes pour la troupe quand on est en tournée et de se faire des bons plats mijotés ensemble le soir plutôt que d'aller à l'hôtel et se taper des restos tous les jours. Ce qui m'a permis et me permets toujours de dormir dans des endroits – bastide provençale hier, surprise ce soir – châteaux, manoirs mais aussi des petits appartements bretons, bref de voir du pays ! Mais là c'est vraiment pas mal, j'hérite pour 3 jours d'une roulotte gitane aménagée en bois, une vieille comme dans le temps rien que pour moi ! Eclairage à la bougie, faux diamants d'Esmeralda aux fenêtres, Irma la voyante n'est pas loin, que du bonheur ! Je me souviens que la première tournée théâtrale que j'ai faite dans ma vie était aussi dans une roulotte, à l'âge de 7 ans lors d'un camp-théâtre... Précoce le régisseur! 

Ça me rappelle aussi avec nostalgie mes 2 belles saisons en Drôme où je sillonnais avec la Cie Songes les routes, armés d'une yourte. Vie de bohème, vie d'inattendus. En quelques mois il s'en est passé des changements ! Retour dans ce plat pays qui est le mien, retrouvailles avec ma bien-aimée, nouveau boulot, nouvel appartement... bref un nouveau chapitre dans l'encyclopédie de mon existence qui s'écrit et qui promet encore bien des moments de bonheur ! Il n'empêche que ceux qui se sont tournés restent bien gravés dans ma mémoire et se font le plaisir de ne pas me les faire oublier. 

En particulier à cette époque où a lieu à Valence un festival de rue pour lequel j'ai travaillé pendant 2 années où beaucoup de beaux souvenirs et des amitiés peut-être éphémères ont laissé des traces indélébiles... D'autant que je suis passé par Valence 2 fois ces 3 derniers jours, mais malheureusement sur en camion sur l'A7, entre 2 lieux de représentations. Traverser à nouveau cette belle région, même sur l'autoroute a été un chouette moment, fugaces apparitions d'une soirée au bord du feu, d'une après-midi en randonnée sauvage dans les montagnes, de barbecues bien mérités après une journée de travail harassante sous la violence du soleil, des nouvelles personnes découvertes, rencontrées et appréciées... 

En quelques mots je suis plus qu’heureux d'écrire, d'écrire des fragments de vie, de ressentis, plus qu'heureux d'écrire ma vie et de la façon dont je l'écris jours après jours, toujours curieux de découvrir ce qu'il y a derrière les tournants. D'attendre le prochain et de me demander ce qu'il y a derrière le tournant. 


Je vous laisse, le bruit de la forêt me berce...






1. la vue au petit-déjeuner, quelque part...
2. départ pour le boulot
3. ma chambre
4. on pourrait être plus mal!



lundi 2 décembre 2013

Un long dimanche de crapahutaille

Encore une fois sur la route, mais avec une autre compagnie cette fois! En effet je travaille depuis quelques mois pour la compagnie Arts&Couleurs, compagnie jeune public. Et nous partons à Thonon-les-bains, sur les rives du Léman avec 2 des 3 spectacles du moment. Je suis là en renfort technique, le spectacle auquel je suis attaché (une reprise du petit soldat de plomb, le conte d'Andersen) n'étant pas du voyage. On part donc quasiment avec toute la compagnie, au final nous serons 7 sur place, il ne manquera que la directrice, un comédien et un autre régisseur pour dire d'être au complet. Evidemment toute cette pérégrination ne se fait pas en un seul véhicule. Nous sommes avec 2 camions et une voiture. Et dans les deux camions, il y a un vieux et un plus récent. Les différences séparant les deux bêtes sont nombreuses. Puissance du moteur, suspension, carrosserie, pneus-neige, isolation acoustique, possibilité de mettre la radio ou des cd's, comfort de la sellerie, etc… Je vous le donne en mille, j'hérite du vieux trigu!

C'est donc parti pour 750km à travers 4 pays à du 2 à l'heure, mal mis, sans radio, avec la furieuse impression d'avoir les oreilles tout juste à côté du moteur (j'ai sorti mes bouchons d'oreilles) et en luttant contre un mal de mer (!?) que les suspensions malicieuses essaient de nous refiler. Roots. Mais en même temps ça rend le voyage plus authentique, plus vivant, plus… chiant? On se rassure en se disant qu'au moins on ne se fera pas flasher!!

Du coup nous avons bien le temps d'admirer les paysages qui s'offrent à nous. La matinée nous voit pénétrer dans les forêts d'Allemagne rendues plus mystérieuses encore par les éclats du combat entre le soleil et le brouillard. Changement d'atmosphère au gré des kilomètres durement avalés par notre chariote hurlante, on devine tantôt des bois profonds tantôt des vallées riantes gardés jalousement par l'ouate de dame nature.

Le temps de midi voit la technologie et le progrès nous mettre des bâtons dans les roues! On ne sait pas ce qui s'est passé, une sombre histoire de karma sûrement, mais l'astuce n'a pas été avec nous… A force de faire confiance aux satellites et non à notre sens aiguisé de la géographie on se tape un bon détour de 120km en tout dans la mâââgnifique région de Metz, Saarbruck et consorts. Pour les paysages on repassera. Enfin nenni, n'a nouk hein châl!!

Le tir ayant été corrigé nous voilà dans les plaines d'Alsace, bien connues . Premières neiges et premiers reliefs, nous saluons le Haut Koenigsbourg là-bas au loin. Et puis c'est l'arrivée en Suisse. Je constate avec plaisir que mon comédien de partenaire parle couramment et parfaitement allemand, ce qui attendri le douanier qui, c'est dimanche, nous laisse passer sans trop de soucis. Niquel donc, avec ce vieux tribu camouflage blanc/rouille nous pensions déjà décharger le matériel et passer 3-4h à discuter! Ce qui fut plus ou moins le cas des l'autre équipe en route, nous l'apprendrons plus tard… 

Nous voilà donc en Suisse, à Bâle et son fameux golf 18 trous! (…) La nuit commence à tomber, les bouchons urbains aussi, nous voilà en plein dedans!! Franchement nous prenons ça avec philosophie et sortons une phrase qui a fini par devenir la rengaine de la journée: "on arrivera bien hein". On la prend cool quoi. C'est beaucoup moins fatiguant que de s'énerver. Donc Bâle, Bern (premières neiges urbaines, ça ne s'arrêtera qu'à la frontière), banlieue de Lausanne - serait bien passé boire un blanc d'apéro chez Hyperson mais pas le temps. Sur l'autoroute je vois une indication Neuchatel 47km. Haaaan je suis à 50 bornes d'aller dire SALEUUUUUUUUUUU à mes camas helvètes!! … ça sera pour une prochaine! 

Finalement nous re-passons la frontière un peu avant Evian et longeons les rives du Leman, une sorte de canotage automobile à bien y réfléchir pour arriver à Thonon où nous attends une belle entrecôte sauce poivre sur une table de restaurant. Il est 20h30, nous sommes partis de verrier à 9h30 ce matin, pas fâché d'arriver!!! Une fois l'estomac plein, direction le chalet à 5min, bord du Leman, grande bicoque dernier cri high-tech. La vue doit être magnifique mais on verra demain.

Voilà, un dimanche sur la route!! Et vous?




1. Coucher de soleil sur la plaine et les monts alsaciens
2. Lever de soleil sur les bords du Leman

mardi 17 septembre 2013


Voir Burgos... et y revenir !

Contexte : j'ai écris ces mots sur différentes petites feuilles volantes, quand un besoin d'écrire m'a surpris. Jen ai rempli plusieurs que j'ai rangé soigneusement ou négligemment, à vous de juger, dans une de mes poche revolver de mon pantalon. Et figurez-vous que lors de notre retour à l'hôtel, après une dure journée de labeur, ces feuilles volantes portèrent bien leur nom et prirent la poudre d'escampette. Je les ai presque toutes récupérées sauf la première. Anecdote cocasse s'il en est, cela rend cet article plus vrai à mon avis. Et cela me permet de vous inviter à un jeu. Je vais donc commencer l'article pour trois points de suspension, libre à vous d'en imaginer les paragraphes qui précédèrent. Bon amusement !
...

Je discutais avec une spectatrice (elle en français, moi en espagnol, échange de bons procédés) et elle me disait un grand sourire aux lèvres – ici on ne pleure pas, on sourit derrière des lunettes de soleil. Peuple fier – et elle me disait qu'elle était retombée en enfance, que de souvenirs de balades en bord de mer dans le sable, d'après-midi insouciantes au bord de la rivière étaient remontés à la surface... et qu'elle aimerait que sa fille ait les mêmes mais qu'elle en doutait fortement ? Son large sourire était à la hauteur de son émotion, parenthèse de vie...

Pays différent, culture différente. Pour résumer, une image me vient rapidement à l'esprit. Celle d'une mère qui allaite son enfant en pleine rue, discutant de tout et de rien avec une autre personne sur le coup des 22h, tout à fait naturellement. Je ne sais pas moi mais avec un môme d'à peine quelques semaines c'est pas vraiment dans cette situation là que j'imagine une mère... Mais ici pas de soucis, c'est normal ! Pays (ou ville, je n'arrive pas à être sûr) de l'enfant roi aussi, ou alors les parents que j'ai croisé sont des clettes en éducation. Je me suis surpris plusieurs fois à me dire que si on était en francophonie j'aurais déjà poussé une sévère gueulante ! Mais les rires et les regards enjoués de ces petits bouts à la sortie du spectacle ont vite fait d'effacer ce sentiment.

Une autre chose cocasse qu'une des comédienne m'a fait remarquer est le détail vestimentaire ultime suivant. C'est vrai que les gens d'ici sont bien habillés. Soit très classy soit à la pointe de la mode (le plus décontracté étant pour les hommes un polo de marque, une blouse apprêtée pour ces dames). Une certaine forme d'ultra-conservatisme vestimentaire au fond. Mais, et on en arrive au coeur du propos, ce qui est fou c'est que 95% des gens (hommes-femmes-enfants) ont des chaussures assorties à leur tunique ! Il y a toujours une couleur commune entre leurs souliers et le reste de leur corps. Et du flashy des fois hein ! Ca donne un peu l'impression que lea ville au complet va à une communion ou un baptême... En fait on remarque facilement un touriste ici. Il suffit de comparer ses chaussures au reste et si ça match pas, ben s'en est un ! ...ou un artiste.

Ce qui a de bien avec ce spectacle, c'est que certaines personnes sont vraiment très touchées à leur sortie. Je pense honnêtement que ça en a changé plusieurs. J'aime particulièrement ces moments là, lorsque la personne sort on voit tout de suite à quel point l'expérience a été intense ou non pour elle. Voir à quel point cela les a ému est franchement une belle récompense pour l'équipe. Il faut parfois plusieurs minutes aux gens pour atterrir et reprendre leurs esprits. C'est assez magique. Et puis voir un gros balèze tatoué à l'allure pas très engageante au premier abord sortir de là avec des étoiles plein les yeux et te faire en espagnol et en levant le pouce un « GENIAL ! » bien castillan, le -g- comme une grosse lime à bois râpant une énorme planche en chêne, ben ça n'a pas de prix !

C'est pour ces moments là que, malgré les heures de routes, les montages/démontages parfois pas évidents, les hotels parfois miteux, la bouffe pas toujours au top, les jours de travail interminables, le mal de dos, la fatigue, la paie qui suit rarement les heures travaillées, oui malgré tout ça c'est pour ces moments de partages uniques que j'adore mon métier. Cela peut durer une micro-seconde comme une heure, mais c'est tellement précieux et enrichissant!

Autre instant qui vaut le détour, c'est cette dame espagnole d'une quarantaine d'années, habituée du festival de Burgos que j'avais rencontré l'année passée et qui, passant aux alentours de la caravane me regarde et dit « es el chico del ano pasado ! » Elle me reconnait donc, avant moi, et puis sa tête me dit quelque chose. Ok je me souviens aussi. Et nous voilà discutant le bout de gras pendant 20 minutes tranquillement (le tout en espagnol, pas tout tout compris quand même), presque comme de vieux amis qui se retrouvent après un an ! C'était presque irréaliste comme situation !

Bref, tout bien ces quelques jours. Et comme dernière image de cette tournée je vous parlerai des paysages de Castille y Léon au petit matin sur le chemin du retour. Le soleil se levant et dont les rayons ambres-abricot lèchent lascivement les monts pelés de la région. Les crocs rocailleux entre lesquels nous serpentons, qui nous escortent. Les reliefs plus marqués du pays basque flottants sur un tapis de brume, reste d'une torpeur nocturne qui peu à peu se réveille, traversé par une langue de bitume que nous suivons à la trace...

Je vous laisse à votre imagination et vous dit à la prochaine...







1. Bienvenue à Burgos!
2. Le parc où nous jouions
3. Vamos!
4. Un peu de lumière...
5. ...sur le chemin du retour

mercredi 17 juillet 2013

quelques jours au domaine d'Harcourt


Nous sommes partis début juillet pour une création originale et unique en Normandie, dans le domaine d'Harcourt avec la Cie Songes... j'ai pris le temps de griffonner quelques idées lors de ces quelques jours épiques! Bonne lecture! 


Ce qui est bien avec les arrivées de nuit, c'est qu'on découvre les alentours d'un hébergement le lendemain matin. Magnifique bâtisse en colombage, toit pointu entouré de dépendances en chaume, petits géraniums et vieux luit dans la cour centrale. On est en Normandie, pas de doute. Et le petit crachin - pas si petit que ça finalement - nous le confirme.  Nous sommes un grand nombre pour une tournée, 9. Toutes les places disponibles dans le camion en fait. C'est assez rare de "sortir" à autant de monde, la semaine promet d'être épique. Déjà les discussion interminables sur les manoeuvres délicates avec la remorque, les blagues à la con et la franchise parfois abusive n'augurent que de bons souvenirs. Déjà la vie en communauté est agréable, je retrouve avec plaisir le fait de se lever le matin en premier, prendre une rapide douche et mettre la table pour tous, griller de la brioche et lancer le café. Pour ceux qui connaissent, Vercorin n'est vraiment pas loin…

Puis le truc de malade aussi, c'est que le domaine où nous allons mettre en place "Le Bal d'Harcourt" est juste magnifique. Arbres centenaires, classés, espace gigantesque, prés, fauchage tardif, douves, château, pfffffft un vrai gosse moi là-dedans! Seule inquiétude actuelle, l'alimentation électrique. J'ai le plaisir de devoir illuminer ce lieu, vrai terrain de jeu pour un éclairagiste, et si je suis limité en puissance électrique je vais être frustré d'une belle manière!


Bon après avoir discuté, tergiversé, convaincu, loué ce qui n'était pas prévu par l'organisation on déssere un peu les fesses car tout va bien au niveau électrique! Première journée consacrée au réglages des soucis électriques donc, au montage de la yourte pour certains, réunions de création artistique pour d'autres, toujours dans un cadre presque magique, entourés d'arbres centenaires classés, au bord des douves d'un château du 13eme… Et le climat ne fait que rajouter à cette ambiance particulière. crachins normands et grands soleils jouent à cache-cache. 
Le plaisir aussi le soir de jouer à la pétanque alors que le repas mijote à feux doux, que les musiciens répètent leurs accords, les danseuses leur chorégraphie et que les vidéastes règlent leurs effets. J'échangerai jamais de place avec personne. 


Deuxième grosse journée de boulot. Techniquement on installe tout aujourd'hui. Réglages, angles d'éclairages, choix des gélat' pour les projecteurs, balances, implantation, bref ce genre de chose. Mine de rien ça nous a pris la journée complète mais le résultat est à la hauteur des attentes. ça va swinguer. Du coup vu qu'on a bien bossé la veille, la troisième matinée c'est congé. Dès le réveil c'est plein soleil, ni une ni deux on sort les boules de pétanque et c'est parti! Bon la première c'est ce soir, faudrait pas l'oublier… 


Première! Dernières modifications, dernier coup de balai et c'est parti. Les personnages s'incarnent, l'histoire se construit, les anecdotes imaginaires s'invitent et viennent compléter un scénario-squelette. Le public arrive, des sourires s'échangent rapidement. Ils sont venu chercher quelque chose. Quoi ils ne savent pas encore, ils ne savent peut-être même pas qu'ils sont venu chercher quelque chose. Mais ce qu'ils sont venus chercher est au rendez-vous. Nous leur avons concocté souvenirs et aventures, rires et émotions. La machine est en route et ne s'enrayera pas jusqu'à la fin de la récolte, quand nous aurons tout donné et que nous, aussi bien qu'eux, aurons tout reçu.

Mais toute première est perfectible évidemment. Après plusieurs heures de jeu, débriefing obligatoire. On remet de l'huile et on resserre les boulons où il faut, on donne du mou à la courroie, bref on fait quelques réglages. La deuxième sera normalement encore plus rayonnante que ce soir. Mine de rien c'est tout un art de créer in situ pour seulement 2 représentations uniques. Ça peut être presque frustrant car on peut toujours mieux faire, on aimerait le jouer 4-5 fois pour atteindre ce que tous et chacun avons en tête… Néanmoins l'éphémère rend ces moments encore plus précieux.


Bon, comme prévu la deuxième était très bien, fluide, les enchainements coulaient de source. Il faut dire qu'il y avait plus de monde et les différents petits réglages que nous avons effectués furent très justement choisis. Ça donne vraiment envie d'en faire une troisième mais c'est comme ça. Une parenthèse, une page artistique se tourne. On ne rejouera plus ça. Douceur de l'éphémère. Du coup hop le démontage commence dans la foulée, de nuit. On est plusieurs donc ça roule bien. Par contre c'est bataille rangée avec les insectes hypnotisés par les lumières des quartz que nous laissons pour y voir. Et quelle chaleur.  Nous ne nous attendions pas, en partant pour la Normandie, à ce qu'il fasse aussi beau et chaud, mais humide en même temps.  Les affaires sont trempées après seulement quelques heures dehors en soirée. 

Pour "redescendre" de toute cette folie, de cette pression et de ce stress, pour souffler puis un peu aussi pour fêter notre réussite d'une certaine façon, nous décidons de nous balader dans le château et son parc de nuit, sans lampes, dans la calme de la nature. Moment de partage silencieux dans le noir le plus complet, assis dans une clairière à observer les étoiles et à l'affut du moindre bruit, chouette, craquements de branches. Un beau moment de partage, un vrai petit bonheur de la vie!


Vu la connexion internet misérable dont je dispose maintenant, j'ai fait l'impasse sur une belle série de photos, je corrigerai dès que possible

la Cie Songes (presque) au grand complet vous salue bien bas!




jeudi 28 février 2013

Vis ma vie en tournée 1.3


Didjap ça commence bien ! Il neige ! Sur la Côte d'Azur ! Vite, regarder la météo. Bien bien, le Var et les alpes de Haute-Provence sont en vigileance orange verglas et neige. On annonce 10cm de poudreuse à partir de 300m. Je vais aller m'acheter des chaînes, mon expérience d'il y a quelques semaines dans les Vosges m'a suffit.

Quelle folie ! Il y a tellement de bouchons que j'écris depuis ma voiture, à l'arrêt sur l'A51. Je viens d'apprendre à la radio qu'en fait c'est la journée du « grand chassé-croisé » comme ils disent. En gros c'est le début des vacances pour la zone B et la fin pour la zone A. Et tout le monde adore le ski évidemment pour bien faire chier. Et pour qu'on rigole encore plus Dame Nature a cru bon d'envoyer de la neige et des averses verglacées sur le trajet qu'il nous faut emprunter. Je vous raconte pas le bordel. Franchement une des journée les plus longue de ma vie au volant. Jugez plutôt. 264km à parcourir, une vitesse moyenne de 33km/h pour une durée totale du trajet de 7h55' (!!!). Avec s'il-vous-plaît une pointe de vitesse à 124km/h. L'horreur vous dis-je. En passant remercions mon GPS pour ses statistiques époustouflantes. Du coup montage en vitesse, un peu de stress. Mais finalement à l'heure pour la représentation, c'est ça être professionnel, haha!

Le lendemain, day-off. C'est en se réveillant que nous découvrons le paysage qui nous entoure. Nous sommes au bord du lac de Serre-Ponçon, entourés par les premières montagnes du parc naturel des Ecrins aux sommets enneigés. Superbes perspectives, c'est vraiment beau ! Petit-déj avec vue panoramique, miam ! Le couple d’hôteliers qui nous accueille sont des Belges, flamands et fort sympatiques ! Ils se sont installés ici il y a trois ans. Il y en a qui ont flairé le bon filon ! Pourquoi pas, dans quelques années peut-être... ? Au menu de la journée grande ballade au bord du lac, tentative de conquête de la chapelle St Michel située sur une petite presqu’île au premier abord accessible. C'est un échec. On s'enfonce dans la vase et on glisse, j'en perds mes gants et on est crottés comme gorets. Pas grave, on en prend plein la vue. Plein soleil malgré des températures négatives accentuées par le vent des montagnes, mais plein soleil quand même. Ensuite repos, restaurant local... Dur dur les jours de congés en tournée !

Les deux dernières dates de la tournée se sont super bien passée. Très bon accueil à chaque endroit où nous sommes passés. Nous avons découvert la petite ville de Barcelonnette et son histoire étonnante faite de colporteurs audacieux et un brin tarés qui sont partis faire fortune dans les début 1800 au Mexique et qui petit à petit sont devenus ultra-riches. L'architecture des grandes bâtisses de la vieille ville le prouve ! Le lendemain nous découvrons Monetier-les-bains dans le domaine de Serre-Chevalier. Superbe. Petit village qui allie thermalisme et sports de glisse, ça donne envie d'y passer 15 jours ! Dernière représentation en apothéose, public présent en nombre et très participatif, très très chouette comme dernière date ! Nou splions directement le matos pour rentrer sur Valence, 2h30 de route environ. La moitié dans la montagne, de nuit. Et par chance c'est nuit de pleine lune. Images sublimes lors des passages de cols. Ciel étoilé et montagnes enneigées, presque irréel. Bref une tournée qui se termine très bien, Enfin presque. Le lendemain une triste nouvelle tombe. Stephane Hessel nous a quitté...








1. c'est pas des blagues!
2. depuis la chambre d'hôtel...
3. vue sur la chapelle St Michel
4. au boulot!
5. le lac de Serre-Ponçon depuis le col de Pontis
6. les thermes de Monetier...

samedi 23 février 2013

Vis ma vie en tournée 1.2

Nous avons décidé de rejoindre Théoule s/Mer via la route nationale, corniche surplombant la Méditerranée plutôt que d'emprunter l'autoroute pour les 70km nous séparant de notre deuxième lieu de représentation. Dans le plus pur style d'Epicure nous avons donc décidé de prendre notre temps et de ravir nos yeux de paysages à couper le souffle. Et, mis à part la traversée de Monaco et ses tonnes de beton vulgaire nous n'avons pas été déçu !! Alternance de mer, montagne, soleil, contreforts du Mercantour, routes appelant à la conduite à moto...

Midi, petit restaurant à Mandelieu-La Napoule, sur le port près duquel nous avons également notre hôtel, proche de Cannes. Divin. Du poisson frais, un sancerre... Ensuite direction Théoule où nous jouons. Hier la directrice du centre de Menton nous as prévenu, on joue dans un château. Ouais ouais, c'est ça, on le croira quand on le verra. Ok bon, scène surréaliste, nous voilà au parlophone du château de Théoule (qui ne se visite pas) ! « Heu bonjour, on vient jouer un spectacle chez vous ce soir ». On en revient pas, c'est vraiment un château, du 16ème d'accord, mais fortifié, lourd portail, cour intérieure et jardins garnis de palmiers, yuccas et autres plantes exotiques, tourelles et meurtrières, le tout donnant sur une jetée donc la couleur cannelle contraste avec l'azur des flots. Ha, on va jouer du Shakespeare dans un château au pied d'une cheminée gargantuesque ! Génial !!

Le trajet du lendemain nous fait parcourir des criques entourées de pins parasols énormes et le lacet de bitume nous porte jusqu'à St Tropez où nous nous arrêtons pour le midi, sur le vieux port. Il fait un peu frais mais nous nous installons en terrasse. Hé une bouffe en terrasse dans le port de St Tropez en plein mois de février ça a de la gueule quand même ! On se plaît à s'imaginer capitaine d'un des nombreux yacht amarré. Moi je prendrais bien celui là tiens... ha non j'aime mieux la coque bleu marine, à moins d'opter pour ce trois-mâts ? Puis on joue à compter les nationalités des gens qui nous entourent. Allemand, anglais, hollandais, russe, scandinave. Sans oublier de flâner dans les entrelacs des ruelles de la vieille ville couleur crème et pastel. Et tomber au hasard de cette déambulation sur la gendarmerie, sur les traces d'un certain Louis. Trève de bavardage, en route mauvaise troupe ! A force de rêveries on finirait presque par être en retard ! Check-in à l'hôtel (agréable surprise, un trois étoiles en bord de mer) puis direction la presqu'ile de Giens, ses salins et ses flamands roses pour une représentation devant un public... peu nombreux mais interpellé par le spectacle qui suscite des réactions parfois choquées. C'est tant mieux, le théâtre n'est-il pas là pour bousculer les codes établis ? Echanges, explications, discussions et un public qui repartira au final ravis tout comme nous, amusés et comblés par les rires spontanés et impertinents d'un petit garçon qui a vraiment passé un bon moment !

Bon toute bonne chose a une fin. Après plusieurs jours de soleil généreux comme de par hasard aujourd'hui il pleut ! C'est quand même con, être dans un hôtel vachement bien au bord de la Méditerrannée avec tout le confort qu'on peut imaginer pour que la pluie vienne assombrir le séjour... Bah il y a pire tout de même dans la vie. Puis on est encore en hiver que je sache ! C'est donc tout à fait normal. Enfin pour moi. Il pleut plus qu'à son tour chez nous en Belgique, j'ai l'habitude. Mais vous devriez voir la tronche des petits vieux venus sur la Côté d'Azur pour se dorer la pilule et profiter d'une retraite (bien) méritée. C'est presque une catastrophe. Ils vont être obligé de ressortir le scrabble dans un des salons de l'hôtel et partager des sablés accompagnés d'une eau chaude avec une rondelle de citron. Redevenir vieux quoi. Alors qu'un simple rayon leur réchauffant la peau leur confère prime jeunesse et enthousiasme. On lit le journal, les plus téméraires initient leurs congénères au grand mystère de l'Internet et de l'ordinateur. Une vraie pension savoyarde. Il manque la neige et les montagnes quoi. Du coup nous on se repose un peu, on traine et ça fait du bien. Enfin il faudra quand même qu'on se mette à la recherche d'un restaurant pour midi... pas toujours évident !

Six Fours-les-Plages. Je sais pas vous mais moi j'admire le talent qu'ont les français pour nommer leurs patelins. Il y a franchement des perles. Celui-ci en fait partie. Clin d'oeil ) mes amis helvètes de la Chaux-de-Fonds, un jumelage culturel entre la Plage des Six Pompes et Six Fours les Plages ça pourrait être drôle non ? Enfin mis à part le nom rigolo de la localité et le fait que c'est au bord de la mer, franchement c'est moche. Du béton partout et des zonings avec des énormes centres commerciaux, vraiment pas top. La seule chose qui rattrpe un peu c'est la vue sur l'île de Gaou et son chateau médiéval qui se découpe parfaitement dans l'horizon. Sinon on joue, accueil très bof bof, genre « ok voilà la salle de spectacle, on se voit au début de la pièce. Fermez bien derrière vous en sortant hein ! ». Cela peut aussi ressembler à ça aussi de jouer chaque soir dans des lieux différents, inconnus. Heureusement peu de dates sont de cet acabit ! Conclusion, jusqu'à présent c'est le soir le moins bien de la tournée. Dans le patelin le moins beau. C'est comme ça, ça arrive.

Demain direction l'hiver, le vrai. Trois dates en montagne pour finir la tournée en beauté !









1. l'hôtel à Mandelieu... des airs de magrheb
2. le château de Théoule
3. sur les traces de Cruchau!
4. instant magique en bord de Méditerranée
5. coucher de soleil à Six Fours les Plages
6. ready for the show!