mardi 26 octobre 2010

That's it that's all, i'm finally back home

Matin brumeux. Les vaches sortent de leur torpeur. Les bouquets d'arbres jouent à cache-cache avec les prés. Le soleil risque un timide clin d'oeil, rassurant. Tout n'est pas figé pour de bon. Ce matin qui défile sous les fenêtres de mon train de rapatriement me fait du bien. Ce n'est évidemment pas le train prévu, mais qui a dit que tout allait bien en France? Je me réhabitue tranquillement aux paysages européens. Des collines, plus de plaines. Des grands feuillus bien gras, plus ces maigres arbres torturés. Une vieille grange abandonnée, des vaches noires et blanches, des piquets de clôtures grossièrement taillés. Ca sent bon la terre tout ça, mîldiou!


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Paris, encore. Du bruit, du monde. Beaucoup de gens qui ne pensent qu'à eux-même. Ca fourmille gare de l'Est, un essaim gare du Nord. J'ai l'impression de flotter sur cette mer humaine, malgré mes bagages qui abrutissent mes bras et mes épaules. Hey, un train Bruxelles-Midi, hourra! C'est donc s'il vous plaît par la capitale que j'entrerai en chair et en os dans mon pays. Et non pas par Namur, autre capitale, comme prévu. Puis c'est mieux comme ça. C'est quand même plus classe de rentrer par Bruxelles que par la ville où nos politiques wallons se masturbent régulièrement les neurones. Enfin... Il fait plein soleil maintenant et après ces jours de grisaille strasbourgeoise, ça fait du bien.


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Je repense à ces quelques jours passés en Alsace. Ca m'a vraiment fait du bien de me retrouver en Europe avec cette ostie d'gang de québécois là! De ce fait la transition a été plus douce, plus facile, plus amusante mais aussi et surtout plus enrichissante. Encore. Ce fut vraiment de bons moments passés avec des personnes qui valent vraiment la peine d'être connues. Je le referai sans hésiter. Et les reverrai tous avec un immense plaisir. A bientôt chers biertrotters!


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Voilà, un autre train, une autre gare. Mais celle-ci m'est familière. Wagons tagués, abords négligés, nous sommes bien à Brussel-Zuid. Par chance je n'ai pas attendu trop longtemps la correspondance pour Liège et après m'être installé, je constate avec amusement qu'il commence juste à pleuvoir! Lors de mes quelques voyages, à chaque fois que je suis rentré au pays, il a toujours plu. J'aime imaginer que c'est la manière qu'a mon pays de souhaiter la bienvenue à ses ressortissants qui rentrent chez eux après un voyage. Et c'est pour ça qu'il pleut pas mal chez nous en fait. Avec cette pluie, ça y est, cette fois je suis donc bien rentré!


Bonjour Belgique!



vendredi 15 octobre 2010

première étape du voyage de retour

Montréal, 13 octobre, 20h58'


Voilà. J'ai laissé mes chums d'ici il y a un peu plus d'une heure. Quelques dernières jokes puis ça y est. Drôles de moments. Pas très doué pour ça, une poignée de mains, des grosses tapes dans le dos, des accolades. Et la certitude d'avoir laissé des amis.


L'attente dans les aéroports m'est personnelllemnt souvent désagréable. Il y fait trop chaud, étouffant bien que ça pue l'airco. Puis cette fois-ci je suis entourés d'une masse d'européens. Des touristes pour la plupart. Je ne sais pas pourquoi mais ça me fait chier. Ca me dérange. Comme si tous ces gens ne pouvaient pas comprendre la dimension de mon retour.


Et comble de l'horreur ils ne passent même pas la game des Canadiens à la télévision. Allez, coretch! Dans une bonne dizaine d'heures la première étape du voyage sera faite!


TGV, 14 octobre, 15h20'


Maudit trajet! Déjà qu'on s'est tapé "Twilight Eclipse" et "Lettres à Juliette" dans l'avion, il faut en plus que ces maudits français chialent comme des bébés car ils ne comprennent pas que si ils ne bossent pas 2 malheureuses petites années de plus dans leur vie ils foutent le pays en faillite. Et pour faire bien comprendre à tous le monde qu'ils sont des grosses feignasses, ils grèvent! Ben oui, vu que le foot c'est plus trop ça, on s'est trouvé un nouveau sport national!


Résultat 1 train sur 1000 roule. Du coup obligé de se taper Paris Gare de l'Est en RER surchargé (tu parles d'un premier contact avec l'Europe) pour finalement être obligé d'acheter une place en première classesur un TGV allemand. En plus ils ont poussé le vice jusqu'à nous faire une petite alerte à la bombe à l'aéroport, non mais!


Ces trains sont tellement pleins qu'il ne reste que de la première classe disponible... Paris-Strasbourg à 120€ c'est quand même un peu cher à mon goût! Par contre le truc qui me fait plaisir c'est de se dire qu'on va passer les 2h30' suivantes dans un quasi canapé, après les 7h de vol Airtransat et un trajet en RER debout, c'est pas pire!


Puis j'apprécie la cocasserie d'être en t-shirt, mal rasé, mes grosses chaussures de rendo aux pieds (économie de kilos dans la valise) et mes deux chapeaux sur la tête parmis ce banc de requins de la finance guindés dans leurs 3 pièces, en train de vendre 6 tonnes de soja à Taïwan sur leurs laptops derniers cris. Et qui prennent le TGV première classe comme on prend le bus. Perso cette situation me fait assez rire! Le MUST c'est le conducteur du train qui nous souhaite la bienvenue à bord, fier de son accent bavarois!


"Always look at the bright side of life"




PS: Sinon bien arrivé à Strasbourg, déjà quelques belles découvertes brassicoles!

mercredi 13 octobre 2010

Demain dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, ... je serai dans l'avion!

Bien, this is it.

A quelques heures (déjà!) de mon départ, j'avais envie d'écrire quelques chose ici.
Dire merci aux lecteurs qui m'ont suivi et qui ont apprécié mes mots. Et je me dois de donner une dimension internationale au mot "lecteur". Grâce a de magnifiques outils technologiques j'ai pu remarquer qu'on lisait mes propos depuis bien des endroits sur terre.

Allez, en vrac:
Belgique (évidemment), Canada (re-évidemment), France, Angleterre, Danemark, USA, Allemagne, Algérie, Slovaquie (c'est Halak, certain!), Pologne, Russie, Chine, Emirats Arabes Unis, Afrique du Sud, Brésil, Indonésie, Mexique, Yémen, Espagne, Tunisie, Burundi, Corée du Sud, Suisse... Pas mal hein! J'aimerais quand même savoir qui me lit depuis des pays où je ne connais personne! C'est étrange comme sensation, et excitant à la fois!

Enfin bref, on s'en fout un peu de savoir qui me lit. L'important c'est que cette année a été géniale. Je ne regrette absolument pas de l'avoir fait, ce pas vers l'étranger. Bon j'avoue mon seul regret serait de ne pas l'avoir fait plus tôt! Merci à toutes les personnes qui m'ont permis de vivre cette expérience plus qu'enrichissante. Merci aux personnes rencontrée ici d'être si ouvertes et juste elle-même. Merci aux amitiés qui sont nées ici. Merci aux personnes qui m'ont encouragé et soutenu, qui malgré la distance ont été là quand il fallait.

Je dis au revoir ici et bonjour là bas. Au revoir, à bientôt pour certains, vous savez que vous êtes les bienvenus chez nous. Bonjour dans quelques heures, jours, de l'autre côté de la grande flaque. Je m'en vais boire l'apéro à Strasbourg puis je serais de retour, je serais là.

Don't be sad it ends, be glad it happens


jeudi 7 octobre 2010

inspiration royale

Plénitude. Inspiration, expiration. Bouffée d’air frais. Une respiration qui sent bon le bonheur, la satisfaction. Il n’en faut pas beaucoup pour atteindre cet état. Depuis quelques jours une envie irrésistible de ma balader en forêt, de préférence avec cette bonne vieille Miki dans les bois du Boubou, m’a surpris. A défaut de Miki et de Boubou, j’ai opté pour mon vélo et le Mont Royal.

La journée est superbe, juste ce qu’il faut de vent, de soleil et de nuages. Et toutes les odeurs attendues sont au rendez-vous. Feuilles mortes, boue fraîche, écorces humides. Après 2 heures d’efforts, j’ai parcouru presque tous les chemins et sentiers du mont. La visibilité qu’offre la pureté de l’air aujourd’hui m’a permis de voir au loin les premiers monts des Laurentides au nord, le Lac des Deux-Montagnes à l’ouest. Les montérégiennes apparaissent au sud et à l’est on voit les îles qui s’entrelacent à hauteur de Boucherville.

Ca doit être la quinzième fois cette année que je monte jusqu’ici et je ne me lasse pas de cette vue, de cet environnement, de cette ambiance. En imaginant cette vue vierge de toute empreinte humaine, on comprend aisément pourquoi Cartier appela cette protubérance tectonique Mont Royal. Des forêts à perte de vue, des centaines de milliers d’arbres, un silence quasi religieux… Et quand je dis à perte de vue, ce n’est pas une image. En y réfléchissant bien, je ne pense pas qu’en Belgique il y ait un endroit qui offre pareille profondeur panoramique. Les polders peut-être. Et encore.

Devant cette immensité on comprend l’engouement et l’affection que les montréalais portent à « la montagne » comme ils se plaisent à l’appeler. Il faut voir comme ils l’entretiennent, la bichonnent. S'ils pouvaient ils la passeraient au simonish j’en suis sûr. C’est leur bébé. Ou leur grand-père c’est selon. Conscients de cette perle ils ont érigés le parc au statut d’« Arrondissement historique et naturel » en 2005. Toute une promotion pour une colline hein ! Il y a aussi cette règle urbanistique qui interdit à Montréal toute construction dépassant en altitude le somme du mont. Classe non ?

C’est un lieu de détente, de loisirs, de paix en pleine cité où l’on échappe aux turpitudes et à l’agitation de la vie urbaine. Moments d’évasion et de calme. Je suis persuadé qu’un tel lieu contribue à entretenir cet esprit zen et ouvert qu'ont les montréalais dans la vie de tous les jours. Véritable terrain de jeu sportif également on peut y pratiquer suivant les saisons la course à pied, le vélo et le vélo de descente, le yoga, participer à des jeux de rôles, y faire de la raquette, de la luge, du ski de fond et du patin à glace.

Ce n’est certainement pas un hasard si le nom de la capitale économique québécoise est en lien direct avec la montagne. Le Mont Royal de part ses charmes envoûte, interpelle, ensorcelle et je ne suis ni le premier, ni le dernier a y avoir succombé.


lundi 4 octobre 2010

Derniers jours

Et voilà. Je me demandais quand j’allais écrire cet article. Le dernier article récapitulatif de cette année de feu, où je parlerai des choses apprises, des choses que je n’oublierai jamais, des choses qui m’ont fait grandir, des choses qui m’ont fait rajeunir ; un bilan en fait.

Ben en écrivant ces lignes, je ne sais pas encore si c’est cet article que j’écris. Je ne sais même pas si je l’écrirai un jour. Je ne sais même pas si je saurai trouver les mots pour l’écrire. Je ne sais même pas s’il doit être écrit. Puis peut-être que ce bilan je ne l’ai pas encore fait. Je n’ai peut-être pas envie de le faire non plus.

Ce serait comme mettre un point final à quelque chose. Se dire que c’est fini, hop, et voilà. J’ai pas pour habitude de me dire que c’est fini, hop, et voilà. J’aime croire que rien n’est jamais fini et que tout est le début ou la continuation de quelque chose que l’on se crée. C’est certainement mon esprit rêveur qui veut ça.Vie, Identité, Expérience, peu importe chacun a son mot pour ce « quelque chose ». Il faut juste trouver lequel.

Et puis faire ce bilan serait comme dire adieu au Québec. Et je ne pense pas que ce sera un adieu mercredi 13 octobre, mais plutôt un au revoir. Who knows ? Comme je me plais à dire aux personnes autour de moi ici, c’est certain que dans les 20ans à venir je passerai au moins une semaine de vacances dans la Belle Province. Pas le restaurant à la poutine sur-salée, on s’entend. Je ne prends de facto pas de grands risques en me disant que c’est un au revoir et non un adieu que je ferai dans moins de 10 jours maintenant.

Moins de 10 jours donc. Waow. Ça s’en vient vite hein mine de rien ! Et j’ai l’étrange impression d’avoir encore un tonne de choses à faire avant de repartir. Et vu ce que j’ai accumulé en 1 an ici, rien que choisir ce que j’emporte avec moi sera toute une job. Ceux qui me connaissent bien doivent s’imaginer le chantier. La réalité et bien plus conséquente que ce que votre imagination vous suggère, croyez-moi.

Mais le plus important (et que je ne risque pas d’oublier) ce sont tous ces souvenirs emmagasinés dans ma banque de donnée personnelle. Les bons comme les mauvais, je prends tout ! Criss c’est quand même une année de ma vie, je ne peux pas me permettre de faire le difficile avec mes souvenirs ! « Non toi t’es trop nul comme souvenir, je te garde pas ». Haha, blague ! Puis après tout « tout est bon dans le cochon », « il faut de tout pour faire un monde », et autres maximes sempiternelles résument mieux cet état d’esprit.

Je disais donc que j’ai l’impression d’avoir encore un millier de choses à faire avant de partir. Puis en fait je ne sais pas lesquelles. Un goût de trop peu ? Probablement. Du mal à repartir ? Certainement. Et cela doit être du au fait que je retourne vers le connu. Rien à découvrir en rentrant. Enfin si bien sûr, mais pas d’univers différent à ce que j’ai déjà vécu, pas cette exaltation, pas l’éveil des sens, pas l’excitation, la peur, la fébrilité d’un départ vers l’inconnu.

Et c’est sans compter que le Québec m’a séduit. Ses habitants, ses magnifiques paysages, son atmosphère, sa qualité de vie. On dit que l’herbe est toujours plus verte ailleurs et je n’y crois pas du tout. L’herbe est surtout de la couleur qu’on lui donne. Et la couleur que je donne à celle d’ici me plait. Tout autant que celle qu’on trouve « au sud du sillon Sambre-et-Meuse » comme on dit. Enfin dans un endroit que chantait merveilleusement un certain ménestrel appelé Jacques B.

Le truc aussi c’est qu’au plus profond de moi je sais que je m’arrangerai toujours pour que, où que je sois, la couleur de l’herbe soit à mon goût. Sachant cela je me dis que je n’ai qu’à faire en sorte de ne pas me perdre, moi et mes valeurs, et tout ira bien. Nonobstant ces précédentes phrases, je rectifierai mon propos en « Et c’est sans compter que j’ai apprivoisé le Québec ». Et tabernouche que j’aime ça apprivoiser des nouvelles places ! Et me faire apprivoiser par ces places, l’un ne va pas sans l’autre. Connaître des endroits, encore et toujours plus. Connaître de vraies personnes, encore et toujours plus. Connaître, encore et toujours plus.










1. en ville c'est comme ça qu'on range son canoë
2. l'envers du décor
3. un des nombreux tapis de feuilles du moment
4. soleil d'automne au parc Lafontaine
5. si il lit ce blog, une pensée pour un certain Bruno D.
6. "Les Trois Niveaux"
7. une des ruelles verte du Plateau


jeudi 23 septembre 2010

premiers feuillets d'automne

Montréal, patchwork culturel où l'on croise au hasard d'une promenade mensuelle sur le Mont Royal une multitude de gens différents, avec leur monde à eux, leur réalité, ce qui fait d'eux ce qu'ils sont.

De vieux touristes américains venus dépenser une partie de leurs économies et pour qui l'ascension de la montagne est un exploit, pour peu qu'ils l'aient faite à pied. Des cyclistes dont l'attitude nous évoque des sportifs s'entrainant pour un Tour de France au minimum, d'autres moins. De bruyants étudiant qui peinent à compléter leur 18 années de vie ici bas. Un promeneur de chien professionnel qui tant qu'à faire en profite pour donner en musique un cours d'aérobic canine au Labrador, Saint Bernard et Tequel dont il a la charge. Un jongleur tente tant bien que mal de vendre quelques bracelets de cuir et pratique son lancer. Une famille mexicaine aux abords de laquelle on se sentirait presque au pays de Zapata si ce n’est ces arbres qui commencent à changer de couleur.

En effet l’Automne tricote doucement une couverture orangée qui ne tardera pas à recouvrir cette véritable forêt en plein centre urbain. Les beaux jours de soleil se font plus rare et les nuages gris plafonnent souvent le ciel ces derniers temps. Ils ne veulent vraisemblablement pas qu’on oublie leur existence. Et il est certain que les nombreuses journées où le soleil resplendit tout au long de l’année, hiver comme été, auraient tendance à nous tromper. Les écureuils ne savent où donner de la tête, avalent et cachent tout ce qu’ils peuvent. Qui sait ce que l’été nous réserve ? Sera-t-il doux comme l’an dernier ou ses avions remplis de neige n’auront de cesse de nous bombarder ? Je gage une rude saison blanche ici et, espérons-le, en Belgique aussi !

C'est le temps des pommes, ainsi vient l'automne. Encore un petit mois ici, l'automne s'en vient mes amis!






mardi 14 septembre 2010

Une envie d'écrire...

11h du matin. Il fait beau mais un peu plus froid qu’à l’habitude. J’ai froid aux pieds. Un petit vent du nord souffle de temps à autres. Je me dis encore une fois et pour pas changer qu’il faudrait que je mette de l’ordre dans ma chambre, comme d’habitude. A force je me dis que ça doit être comme ça, inscrit dans mes gènes ou quelque chose de même. Peut-être une maladie. La « chambreenbordelite », avec ces crises aigües. Si vous avez un médoc, je suis preneur.

J’allume mon attirail qui me sert d’ordinateur. En effet, le Québec a aussi laissé son empreinte sur ce dernier, et donc il faudra que je me trouve un nouveau petit compagnon informatique un de ces quatre. J’écoute Avec pas d’casque, ensemble musical nébuleux de Montréal et je me rappelle leur concert au Quai des Brumes lors d’un 4 à 7 (les happy hours locales) bondé de monde et mémorable. Un de ces groupe d’ici qui sait sortir des phrases mystérieuses et pleines de sens tel « je joue de la fanfare dans mes silences », ou «le calme que je recherche, que je veux, est gratuit, à l'achat d'une montagne» voire « et si l'amour devient une affaire de plastique , j'irai dormir dans les bras d'la femme bionique » ou encore « on va pas chialer comme des outardes au printemps en attendant qu’ça paye ». Bref, de vrais poètes, des ménestrels des temps modernes. Et ce n’est pas parce que je ne parle que d’eux qu’ils sont les seuls du coin, un archipel de musiciens et d’artistes se baladent au hasard des concerts gratuits, des vernissages et des lancements d’EP.

C’est dans ce contexte que je me décide à vous écrire. Non pas que j’aie beaucoup de choses à dire, mais peut-être parce que j’y prends goût à cette écriture. Cela m’arrive de me lever et de me dire « aujourd’hui j’ai envie d’écrire ». Ce matin était un de ces lever.

Je peux depuis quelques jours me targuer d’une nouvelle corde à mon arc. Si je suis un jour dans la misère, je pourrais chercher un boulot de plongeur. Plongeur de restaurant, on s’entend. J’y ai de l’expérience. C’est ultra fatiguant. Le dos a mal, les mains cuites, vieillies de 80 piges à chaque soir mais au moins elles sont propres. Ah ça oui elles sont propres. Et ce n’est pas mon léger entrainement de la fête à Ninane au foyer qui m’a aidé. Entre 8 et 10h de travail d’affilée sans pauses (pas le temps, il faut que ça suive) ça vous fait comprendre que c’est quand même bien d’avoir un diplôme. Moi j’ai joué dans les éviers pour quelques jours seulement mais imaginez la personne qui fait ça tous les jours. Genre c’est son métier. Une vraie horreur. Mais je ne suis pas mécontent d’avoir fait ce job. Non seulement parce que ça m’a permis de faire un peu de cash, mais c’est le genre de job qui permet plus tard, lorsqu’on a un travail plus confortable, financièrement et en terme de difficulté physique, d’apprécier son travail. Combien de personnes apprécient leur travail à leur juste valeur ?

Le fait d’être pauvre également est très instructif. Enfin oui et non. Soyez bien sûrs que je ne joue pas à être pauvre, ce n’est pas un jeu être pauvre, c’est une réalité. Et ça fait du bien de vivre cette réalité. Combien de personnes savent vraiment ce que c’est avoir faim ? Et encore je ne suis pas des plus à plaindre, allez dire ça dans certaines parties du globe et vous allez passer un sale quart d’heure. Combien de personnes savent ce que représentent vraiment 5$ ou 5€. Un paquet de smokes, deux bières, une bonne pinte avec le tip, deux trajets de métro (et encore)… ça peut également représenter 10 repas. Pas du grand luxe mais 10 fois manger. Et pour ça je dis qu’être pauvre est instructif. Connaître et vivre une réalité de bien des gens dans ce monde. Et il ne faut pas spécialement faire beaucoup de kilomètres pour rencontrer cette vérité. N’oublions jamais que nous sommes une gang de privilégiés. Et ça beaucoup de personnes aussi l’oublient facilement.

Maintenant pour réjouir l’assemblée, une de mes joke préférée québécoise. Le tout avec l’accent, bien entendu. C’est quoi la différence entre un français et un maudit français ? Le maudit français il reste ! Personnellement j’adore et je ne m’en lasse pas !

Allez sur ce je vous laisse, à bientôt en pleine forme !





1. fin de couloir, porte vers l'infini
2. "oh le beau mikado"
3. coucher de soleil au Parc Lafontaine

mardi 31 août 2010

réflexions surchauffées...

Chaleur. Four. Sauna. Soleil. Chaud.

Le mois d’août tire sa révérence en nous offrant un disque de feu des plus éclatant. Apollon lui-même en serait jaloux. Et septembre d’accepter ce lumineux présent pour quelques temps encore. La canicule fait donc son grand retour sur la métropole québécoise. Implacable. Même Mister Freeze donne de sa personne et vient ravir les gorges assechées et bouillantes.

On a l’impression de revenir quelques mois en arrière où les 40°C étaient la norme, où le mode de vie avait un goût de méditerrannée. Cette chaleur, ce ciel bleu et ce soleil omniprésent me donne l’envie de prendre l’apéro au chant des cigales, un pastaga bien frais à la main et une olive à l’ail entre deux molaires. J’en salive presque. Pavlov me prendrait-il pour son chien ?

Septembre nous accueille donc en chaleur. Et on en profite. Le sombre murmure du calendrier nous fait penser que ce sont peut-être les derniers beaux jours de l’année. Et que la froide saison ne tardera pas longtemps avant de déposer ses valises par ici. Et donc, tel une hirondelle, moi de plier les miennes pour les emmener sous des latitudes que je n’ai plus vues depuis bientôt 11 mois. Drôle de sensation.

Dans la valse des allées et venues inhérente à l’appartement où je vis, un de nos voisins est reparti il y a quelques jours de l’autre côté de la grande flaque. Et je me suis brutalement rendu compte que dans 1 mois et demi ce serait à moi d’entrer dans la valse. Ce sera mon tour. Comme bien d’autres avant moi et encore bien d’autres après moi. 43 jours. Rien que d’écrire ce chiffre me fait violence. Dans 43 jours donc je serais parti. J’aurai dit au revoir, mais certainement pas adieu, à ce pays et ces quelques mois de mon existence.

Étrange sensation disais-je. Le verre est-il à moitié plein ou à moitié vide ? Ais-je hâte de rentrer ? Ais-je envie de rester ? 43 jours encore ou seulement 43 jours ? Dans ce genre de réflexion j’ai pour habitude de ne pas choisir l’un ou l’autre mais les deux. Je n’aime pas choisir. Je vais donc rentrer c’est certain, avec un morceau du Québec à jamais gravé en moi, dans 43 jours, point. Reviendrais-je ou pas, l’avenir seul nous le dira.

Je vous laisse admirer le seul nuage aperçu sous les 41 degrés de cette belle journée.






dimanche 22 août 2010

road trippin'

Bonjour à tous!

Comme certains d'entre vous l'ont peut-être remarqué via la publication de mes dernières photos sur facebook un site de réseau social, je suis parti avec d'autres faire un bout de chemin dans le Québec. Ce qu'il est convenu d'appeler un road trip, littéralement traduit par un voyage sur la route.
Expérience plus que grisante et dans laquelle je me sens pleinement dans mon "élément". Mais laissez-moi vous conter ces quelques jours où Insouciance et Aventure nous accompagnèrent.

Je vous conseille avant de lire les lignes qui vont suivre de vous procurer les albums suivants: Julian Casablancas - Phrazes for the young & Ten Years After - Live at Fillmore East et de les insérer dans un quelconque appareil qui sera capable de vous faire profiter de la musique qui a pas mal tourné dans le char pendant ce voyage. Un merci particulier au Padre et à Jacques pour ces belles découvertes musicales!

Bien. Nous avions décidé de partir quelques jours visiter le Québec donc. Le départ était toutefois encore incertain la veille du 15 août (sainte date). En fin de journée du 14 nous nous donnons le feu vert. Allez hop, branle-bas de combat, il faut rassembler le matos, checker le trajet approximatif sur une carte, pas oublier sa brosse-à-dent, les tentes... Heure de départ fixée à 10h00 le 15 août donc. Nous avions décidé grosso modo de faire le trajet suivant : Montréal-Québec-Lac Saint Jean-Tadoussac-Trois-pistoles-Québec-Montréal. Dans la pratique ça n'a pas tout à fait été ça mais il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis! Bref le 15, après le réveil laborieux de certains, après avoir chargé le char, après être passé au supermarché du coin acheter deux-trois bricoles et surtout après avoir regonflé les pneus, nous sommes sur l'autoroute en direction de Québec vers 11h15'.

L'équipage se compose de Vince, colocataire (et copilote) québécois pure souche, Étienne, voisin français ayant décidé que pour le voyage il serait Super Français, mon pote David de Lîtchhh et moi-même. Le bolide est une Toyota Corolla d'un certain âge (ou d'un âge certain, c'est selon), à l'embrayage capricieux et qui affiche 226.780km au compteur. Il est plein à craquer, impossible de caser encore un vulgaire paquet de chips ou une poutine lyophilisée dans la voiture. Les pilotes sont Etienne, David et votre écrivain préféré. Le décor est planté, c'est partit!

Québec, 1er jour

Après 3h de route nous faisons une première étape à Québec où nous retrouvons mes amis belges (Cédric, Caro, Kerstin et Arianne) pour quelques heures de détente sur les plaines d'Abraham à essayer de jouer avec le frisbee vert-jaune fluo miteux de Cédric. Et bonne nouvelle, cette gang là sera à Tadoussac le jour où nous prévoyons d'y être! Rendez-vous est pris et nous repartons avant qu'il fasse nuit vers le nord avec comme idée de se trouver un endroit pour faire du camping sauvage.

Nous voilà donc sur la 175N et là le paysage commence à changer. Forêts à perte de vue, relief plus vallonné (au grand désespoir du moteur), panneaux indiquant la présence d'orignaux dans le coin... pas de doute nous sommes entrés dans une des plus grand réserve faunique du Québec, celle des Laurentides. Il nous faudra deux jours en tout pour la traverser. A la nuit tombée nous nous arrêtons à L'Étape qui porte bien son nom.

C'est en fait une station-service et un dépanneur le long de la route, seule trace visible de sédentarisation humaine du coin. Nous nous renseignons et un camping est à proximité. Nous décidons donc de passer la nuit au camping de La Loutre sur le bord du lac Jacques Cartier. Je retrouve les joies de monter une tente dans le noir, de faire un bon feu, d’installer un campement et de se poser à table une bonne bière à la main après toutes ses heures de route. Et en pleine forêt, en plein silence, quelque part perdu au Québec... Sauf que pif paf pouf, tadadaaaaaa la pluie s’invite (sans rien demander). Du coup on s’abrite sous les arbres etc… Et on va se coucher en se demandant si les tentes percent… Hé bien la réponse est non ! Enfin pas tant que ça !

Québec, 2ème jour

Réveil matinal. Brumeux. On a l’impression que les sapins accouchent de nuages. Et on découvre le paysage que nous n’avions pu qu’imaginer la veille. C’est beau. C’est beau. C’est beau. Le camping est une tache, une enclave dans cette mer de sapins et de lacs, qu’une grande balafre asphaltée traverse tout le long. On se sent petit. On a pas besoin de parler, on recharge ses batteries et on capte ce tsunami de nature jusqu’au moindre atome, la moindre particule qui nous traverse le corps. C’est beau. C’est bon. Ce sentiment d’émerveillement et de plénitude ne me quittera plus de tout le voyage.

Allez hop on remballe les tentes mouillées, on reprend la route sous une pluie fine, longue et qui trempe lentement mais salement. Une pluie belge en fait. Après quelques heures à rouler sous ce crachin, qui se transforma de manière épisodique en drache digne de ce nom, le soleil pointe le bout de son nez ! Une voiture retournée dans le fossé de l’autre côté de la route et ses occupants certainement choqués mais saufs nous rappelle qu’ici la route est dangereuse. Les heures de conduite surtout. Et les traversées d’orignal aussi. Par chance (ou pas) nous n’en avons pas croisé un seul. Malgré avoir traversé une zone de risque très élevé. Les occupants de la voiture accidentée en ont peut-être vu eux des orignaux…

Nous sortons de la réserve des Laurentides avec le soleil donc et approchons le Lac Saint Jean. Le paysage se transforme en une plaine fertile qui sent quand même le redneck. Enfin en apparence car nous n’avons pas eu le temps de discuter avec l’habitant. Conseillés par Le Routard, nous décidons de nous diriger vers Metabetchouan et sa plage municipale. Nous ne l’avons pas regretté. La vision que nous avons eue depuis la plage était tout simplement folle. Premièrement en raison de l’immensité du Lac Saint Jean (43x24km, soit 1041km²) et deuxièmement par ce que nous y avons vu. Il y avait au loin sur le lac un orage. Une masse de nuages gris, bleu-marine, violet voire turquoise dont la limite avec le beau temps était très visible, comme tranché net. L’évolution de cet orage, des couleurs et des formes qu’il se donnait nous a laissé sans voix. Jusqu’à ce qu’on se le ramasse en plein face ce bel orage ! Le genre de choses qu’on sait qu’on ne verra qu’une fois.

Après quelques courses nécessaires (une bâche, de la corde et du bois – oui ici au pays des forêts on doit acheter son bois de camping, en théorie) nous repartons en direction de Val Jalbert et son camping. Nous choisissons notre emplacement et nous installons, à la lumière du jour et bien mieux que la nuit précédente. Une fois installés, exploration des environs. Nous tombons sur la très belle rivière Ouiatchouan. Emerveillement. Gros waw. Dès que je la vois je pense au film « Au milieu coule une rivière ». Je ne sais pas si certains d’entre vous l’on vu, mais si ce n’est fait réparez votre erreur au plus vite ! Nous rentrons nous cuisiner un petit quelque chose au feu de bois et boire l’apéro, le reste de la soirée n’est pas racontable ici.

Québec, 3ème jour

Nous nous levons, il fait beau. Douche, omelette, pliage des tentes, clé de contact, on the road again. Pour d’obscures raisons d’Etat, Super Français doit malheureusement rentrer sur Montréal (nous soupçonnons que la vraie raison soit qu’il ai invité Nicolas S. et Carla B. au resto, qu’il a déjà réservé et qu’il ne peut décommander…). Nous le déposons donc au coin d’un route redescendant directement sur Trois-Rivières, la 155, chemin le plus court pour rentrer en pouce. Nous continuerons donc le road trip à trois.

A la suite de cette déchirante séparation, direction Chicoutimi où nous nous arrêterons brièvement. Ensuite nous prenons la 172 direction Tadoussac où encore une fois les paysages nous laissèrent sans voix. Arrivés à Tadoussac nous nous dirigeons vers la plage pour une partie de frisbee mémorable en attendant l’heure du rendez-vous avec nos amis de Québec. Pour finir Cédric nous retrouve sur la plage et après quelques discutions nous décidons d’aller camper à Bergeronnes, plus en aval du fleuve où il y a un lieu d’observation des mammifères marins depuis la rive, et où la profondeur du Saint Laurent (300m à Bergeronnes contre 20 à Tadoussac) nous garantis de voir des baleines le lendemain matin. Cédric et toute la clique nous rejoindront le lendemain matin au lieu d’observation.

Arrivés au camping du Cap Bon Désir nous nous installons à côté de deux métalleux (de cette espèce rare qui est persuadée d’avoir donné le biberon à Van Hallen) au look de Jésus qui boivent une bonne Leffe Brune. Choix judicieux puisque nous faisons rapidement connaissance et passons une très bonne soirée en leur compagnie.

Québec, dernier jour

THE day. Une des plus belle matinée de ma vie. Nous nous retrouvons tous au centre d’observation et d’interprétation de Cap Bon Désir vers 9h00. Grand soleil. Nous descendons le petit sentier qui mène aux rochers sur les bords du Saint Laurent. Nous sommes encore tôt, il n’y a pas beaucoup de monde. Et il se dégage au loin une brume du fleuve qui donne l’impression que les montagnes de la rive opposée flottent sur le Saint Laurent. Vision presque irréelle. Au loin un gros bateau de transport tente de sortir péniblement de cette langue de coton.

Et soudain ça y est, on vient d’apercevoir furtivement un aileron sur notre gauche. Quelques secondes plus tard un deuxième, bien visible. Nous venons de voir un petit rorqual nous indique un guide des parcs naturels du Canada. On l’appelle petit car c’est le plus petit des rorqual mais il mesure déjà entre 6 et 9m ! Et puis un autre, et encore un autre, et encore un autre… Et là, quelque chose de plus gros, de plus impressionnant, qui impose le respect. Ils sont plusieurs, 3, peut-être 4. Il s’agit de rorquals « communs ». Les guillemets sont justifiés car je n’arrive pas à associer le mot commun à un animal qui fait 25m de long et pèse 70 tonnes. C’est fou.

Nous les avons super bien vus et de la rive c’était déjà fabuleux, mais pour les deux personnes en kayak de mer à moins de 10m de ces animaux, cela a du être intense ! Je me suis promis de revenir voir les baleines en kayak, un jour. Puis nous avons également vu des phoques et des marsouins, la plus petite baleine qui fait à peu près la taille d’un homme. Nous avons donc passé toute la matinée couchés au soleil sur des rochers au bord du Saint-Laurent à admirer ces animaux magnifiques.

Les flots de touristes commençant à se déverser sur les rochers nous avons décidé de repartir. Surtout que nous avions vu quelque chose de rare, un rorqual commun. C’était la deuxième fois de la saison que les guides du parc en voyaient. Nous avons donc été chanceux au boutte ! Retour vers Tadoussac donc pour prendre le traversier et redescendre sur Québec par la 138 qui longe le Saint-Laurent. Nous nous sommes encore remplis les yeux d’images et de paysages inoubliables.

Nous avons rejoins nos amis de Québec (oui ils avaient un char plus rapide que le nôtre, c’était pas trop dur en même temps) en fin d’après-midi. Nous nous sommes fait peter une bonne poutine que nous avons mangée sur les remparts, en admirant le Moulin à Images puis Québec by night depuis la citadelle. Ensuite direction Montréal, départ minuit 20 de Québec. 3 longues heures de route à boire une boisson énergisante et mâcher des cure-dents pour rester le plus aware possible plus tard nous arrivâmes à 3h00 du matin à l’appart, fatigués et fauchés comme les blés mais heureux d’avoir fait ce road trip !

Le compteur de la Corolla affiche maintenant 228.162km.



















1. arrêt pic-nic entre Montréal et Québec
2. réveil dans le camping de La Loutre
3. traversée de la réserve des Laurentides
4. la 175N ça ressemble à ça
5. on en a même pas vu!
6. moment magique sur la Lac Saint-Jean
7. "et au milieu coule une rivière"
8. Vince, moi, Étienne et David avant d'abandonner Étienne sur le bord de la route. Pour infos il est bien rentré!
9. Tadoussac-plage
10. un tanker dans la brume
11-12. rorqual commun
13. trajet effectué, environ 1400km

mardi 10 août 2010

"Je vais au Québec et je..."

Waouw, beaucoup de choses à raconter cette fois-ci !

Je vous ai laissé en vous souhaitant une joyeuse fête nationale (et surtout la santé) la veille de mon anniversaire. Nous l’avons dignement fêté lors d’une soirée haute en couleur, en barbecue, en très bon gâteau et en délires divers. C’était doublement intense vu qu’on en a fêté deux des annifs, un de mes colloc étant né quelques jours avant moi (mais pas la même année). Soirée qui était - et imaginez l’immense joie pour les zélés ambassadeurs belges que nous sommes – sponsorisée par nos amis Blanc&Coca ! Oui oui vous avez bien lus ! Un tout grand merci à Alex et Audrey d’ailleurs ! Et les potos de Nin’s, ultra ultra grand merci pour la carte, ça m’a fait vraiment plaisir !

Bref après s’être remis de toute ces joyeuses ripailles, direction le festival Nuits d’Afriques pour décompresser, relaxer, enfin en mode « chill out » quoi. Festival que j’ai personnellement trouvé décevant. Je m’attendais à trouver une ambiance Couleur Café et en fait pas tant que ça. Je ne sais pas si c’étais dû à notre forme débordante (hum) ce jour là, une affiche pas folle ou le manque d’entrain des spectateurs, ou encore la situation géographique du festival. Un mini-parc en plein milieu de la ville entouré de barrières style ghetto à festivalier et rempli de boutiques attrape-cons. Enfin ce qui est sûr c’est que dans ce genre d’affaire, du monde bizarre on en croise ! Mais bon la notion de « bizaroïdité » est ici plus que subjective. J’ai pas trouvé ça bizarre mais cool. Quelqu’un d’autre aurait crissé son camp ben raide en voyant une certaine frange du public présent ce jour là. Enfin en Belgique. Car ce qui est très chouette et très marrant à voir – si je puis m’exprimer ainsi – c’est qu’ici les gourous hippies qu’on dirait tout droit sortis d’une vallée népalaise encore inconnue côtoient les mamies qui amènent leur siège pliables et passent la journée comme ça, les consommateurs de crack ou autre substance psycho-active qui vivent à fond leur voyage et les familles avec enfants en bas-âges. Et le tout se passe sans problèmes, sans heurts ni intervention de l’équipe de sécurité, comme je l’ai déjà expliqué dans un article précédant. C’est en fait la notion de respect qui est profondément ancrée dans les mœurs des gens qui permet cette « symbiose », quoique le mot me paraisse un peu fort pour être utilisé ici.

Fin juillet nous (David et moi) sommes allés voir comment allaient la tribu Gaillard, installée sur les rives du Memphré-Magog, à Magog donc. En fait on peut dire que mon camp de cette année aura été Magog 2010, avec comme thème « Les lîdjeux, ah wouais qu’on est bien ti châl ». Et les enfants ont été comblés. Imaginez le ratio de 4 animateurs pour 2 enfants. Pas pire hein ! Au programme promenades dans Magog, soirées jeux, dîners à la bougie, méchouis de dinde, hike dans le marais aux cerises, des blagues de Renaud Rutten pour se souvenir du pays, journée sportive à la plaine de jeux du quartier, des courses au supermarché local, excursion à l’abbaye Saint-Benoît-du-Lac… Un vrai camp quoi ! Enfin le truc qu’il faut pendant l’été sinon on devient fou et qui fait plaisir en osti ! Et à la clé une tonne (y’a un peu plus je vous le mets ?) de photos, des kilos de muscles crampés en masse et des souvenirs impérissable.

Et parce que je ne suis pas avare de bonheur, je vais revenir pour vous sur quelques de ces bons moment. Situation : le marais aux cerises de Magog et sa balade sur pilotis. Nombre de joueurs : 6, 4 adultes et 2 enfants. Nous nous promenons donc dans ce marais qui pourrait ressembler à ces bonnes vieilles fagnes. Un chemin de bois en pilotis, des grandes étendues et le bon air qui vous chatouille le visage. Des points d’observations divers en pleine nature où nous avons vu des tortues, des écureuils, des tamias, différents oiseaux – je n’ai malheureusement pas la science d’Elodie et Antoine pour vous dire lesquels – mais surtout des câliss' de maringouins (comprenez moustiques). Et ça, j’aime autant vous dire que les moustiques d’icitte c’est pas les tarlouzes qu’on a en Belgique. C’est le genre de bibite à marde qui peut vous traverser un blindage et réduire à néant une panzer division en moins de temps qu’il faut à Piet pour détruire une moustiquaire (private joke, je vois déjà les gens concernés rire comme des baleines. D’ailleurs je me marre rien qu’en y pensant) ! Résultat, des doses qui peuvent transformer votre peau en montagne russes pour gouttes de sueur. 

Bon le truc surtout c’est qu’on est parti se balader dans un marais. Bon. Toute personne sensée serait parti avec de l’anti-moustique. Nous pas. Enfin pas exactement. En pleine contre-attaque aérienne, j’émets l’idée que ce serait quand même vachement bien si on en avait. Là-dessus une certaine S. Gaillard me répond que c’est bête mais on en a pas pris avec nous, et que si on avait su ben on en aurait pris. Après avoir essayé de repousser vainement une dizaine de ces attaques meurtrières pour notre épiderme, ladite S. Gaillard regarde quand même dans son sac si jamais un flacon du précieux liquide ne se trouverait pas, par un hasard des plus fou, dans sa sacoche. Et là, miracle, tadaaaaaaaaam, on avait de l’anti-moustique en fait. Sauvés ! Mais par contre pas de veste ou de parapluie ce qui nous a fait terminer notre promenade au pas de course, à se faufiler avec plus ou moins de succès entre les gouttes. Une toute bonne marche quoi !

Je me rends compte que je pourrais écrire des pages et des pages rien qu’en vous racontant ces souvenirs et surtout malgré mes efforts je trouve que je ne « rend » pas bien ce que nous avons vécu. C’est que c’est tout un exercice de raconter un souvenir par écrit à quelqu’un afin qu’il ressente ce qu’on y a vécu et qu’il ait l’impression d’avoir été là. Bref nous avons juste passé de très bons moments que seuls les « expatriés » qui retrouvent des amis dans le pays qui les accueille peuvent vivre. Une véritable bulle de fraîcheur. Savoir qu’on vit tous son voyage différemment mais si semblablement à la fois. Et puis j’ai eu l’occasion d’avoir mes plus jeunes élèves de didgeridoo de toute ma vie à date. Simon 2 ans et Quentin 5 ans jouent mieux de cet instrument qu’une bonne partie de ceux que j’ai vu essayer souvent en vain de sortir un son de ce « bête tube » ! Un très très bon moment aussi !

Sinon à part cette expédition dans l’Est, nous avons fait quelques mini-trips entre voisins. Notamment à Kanehsatake, en territoire Mohawk, près d’Oka. Une réserve indienne en fait. J’ai donc été sur un sol indien. Depuis le temps que j’attendais ça. Mais bon ça ne casse pas trois pattes à un canard non plus hein. Mais je m’y attendais. Enfin je ne m’attendais pas à un truc fou plutôt. Puis on ne peut pas dire qu’on y est resté longtemps. Juste acheter des clopes en fait. C’est un peu le Luxembourg de Montréal pour les cigarettes. Bien que 70$ la farde de Marlboro je trouve ça dispendieux en criss !

Puis on a eu aussi Les Gaillard 2 : le retour de la tribu. Super épisode que nous avons tourné à Montréal tout dernièrement malgré les conditions (drache nationale belge ce jour là) du côté du Mont-Royal. Tams-tams, cirque et chevaliers sur le scénario, le tout magnifiquement terminé par un cappuccino glacé du Tim Hortons !

Allez je vous laisse sur une phrase qui me parle pas pire pour le moment : Vers l’infini et au-delà !



























1. Merci pour la carte!!!
2. Une vallée du Népal vous dites?
3. Journée sportive chez les Gaillard, les kids en bicycle et les gars en jogging
4. un joli petit Tamia
5. L'Abbaye Saint-Benoït-du-Lac
6. "le petit pont de bois qui ne tenait plus guère..."
7. Résultat d'une vilaine attaque de maringoins, boursouflures à gauche et à droite...
8. "Tortue Ninja, Tortue Ninja, combat combat le crime, les ninjas!"
9. Cours de didgeridoo
10. "le petit oiseau va sortir"
11. Sur la route, Eugène!
12. Drapeau Mohawk

jeudi 22 juillet 2010

Peau neuve et 21 juillet

Bien bien, comme vous pouvez le remarquer, le blog a fait peau neuve!

En effet, ce sont les soldes et on (le blog et moi) en a profité pour aller faire du magasinage. Du coup vu que c'était même gratuit nous avons changé plein de choses, ajouté une foule de trucs trop fun etc... N'hésitez pas à me faire part de vos remarques sur ce relooking dans les commentaires, votre confort visuel est important! Donc dans les nouveautés (mis à part la couleur et le fond), il y a à la fin de chaque article des petites appréciations que vous pouvez cocher en fonction de ce que vous inspire ma plume. Pratique pour les fainéants qui ne veulent - ou les pros de l'informatique qui ne peuvent - me laisser leurs impressions par un petit commentaire toujours bienvenu!

Une série d'options dignes de ce très cher Q vous permettra également de partager un article sur les réseaux sociaux les plus en vogue ou de l'envoyer par courriel à un ami - si si vous en avez - pour lui dire un truc du genre "hé regarde cet article comme il est bien écrit et super drôle! Je t'invite à visiter ce blog et même à t'y inscrire comme membre". Je vous signale aussi que vous pouvez vous abonner à ce blog via le flux RSS, un outil internet super qui vous permettra d'être au courant instantanément de l'apparition des tous derniers articles de ce blog. Il vous suffit de repérer l'icône RSS (un carré orange avec des ondes blanches dedans) sur votre page internet et de cliquer dessus. Si vous utilisez Firefox, elle se trouve dans la barre d'adresse du site, pour Explorer, Safari ou Chrome j'en sais rien, je ne les utilise pas...

Enfin voilà pour les petits changements pratico-pratiques du blog.

Il me reste à souhaiter à tous les belges une joyeuse et géniale fête nationale! Vive Albert, les frites, le waterzooi et tout le reste! Tiens je me suis même surpris aujourd'hui à penser que je ne saurais pas aller faire mes courses car tout est fermé aujourd'hui hein, on est le 21! Sur le coup j'ai trouvé la situation assez cocasse puis j'ai été faire mes commissions :-)

Allez portez vous bien et jusqu'à torat!



copyright l'excellent Monsieur Kroll évidemment!

lundi 19 juillet 2010

Keep on rollin' baby!

Bonjour à tous !

Nous sommes déjà bien avancés dans le mois de juillet et il est donc temps pour moi de vous livrer un nouvel article. Poussez pas dans le fond y’en aura pour tout le monde !

Alors quoi de neuf ? J’ai terminé mon contrat avec le Festival de Jazz début du mois, le 6 exactement. Travail bête mais très intéressant en terme d’observation. Notamment concernant le rapport respectueux qu’il y a entre les travailleurs et envers le public, le souci du confort poussé à l’extrême envers les festivaliers et les efforts fournis afin de minimiser les problèmes liés à certaines personnes trop embrumées par l’alcool ou d’autres substances. Imaginez un festival où il y a un stand où l’on prête des poussettes aux parents qui en auraient besoins ; imaginez que sur les ondes des talkie-walkies la moindre moquerie envers une autre personnes est suivie d’un commentaire d’un supérieur rappelant un article des droit de l’homme et le fait que ce genre de réflexion n’a pas sa place au Festival de Jazz ; imaginez qu’une personne qui parait trop saoule ou qui est trop ennuyeuse pour le reste du public est rapidement en discussion avec une équipe de sécurité du festival (qui n’a rien à voir avec les cerbères obtus que j’ai pu voir dans certains événements belges, d’ailleurs aucuns d’entre eux n’a utilisé la force que ce soit aux Francos ou au Jazz. Ici on discute avant) pour s’assurer que tout va bien. Et surtout imaginez que tout roule à la perfection lors de concerts rassemblant plus de 60.ooo personnes. Bref très intéressant donc, et une bonne chiée d’idées à ramener chez nous ! Sauf que le problème majeur est la mentalité des gens chez nous… Mais bon, ce job m’a permis de voir des très bons shows et de faire de belles découvertes musicales. Citons Emir Kusturica & the No Smoking Orchestra, Beast, Trombone Shorty, Ana Popovic, The Aggrolites entre autres…

Une fin de contrat début juillet donc. Et rien de très concret prévu à l’horizon. Je me suis donc dit que tant qu’à faire, juillet allait être mon mois de « vacances ». L’envie de me balader, de sortir de Montréal et la chaleur de gueux (qui nous vaut des orages mémorables et des séances de douche collectives dehors) ambiante m’y ont un peu poussé aussi. Et vu que certains cousins belges étaient au Québec, banco ! J’ai donc passé quelques jours avec un bout de la famille belge. Au programme visite de Montréal avec les cousins (aïe les pieds), piscine et moment partagés en famille à Saint Sauveur (miam), rando dans le parc du Mont-Tremblant du côté de Saint Donat et baignade dans le Lac Provost (re-miam) et amusement avec les petits bouts (mamés tout plein) des cousins. Et puis mon grand pote Sir Imprévu m’a proposé d’aller une fin d’semaine à Québec avec Sophie, Coli et la petite Wivine. J’en reviens d’ailleurs. Quel plaisir de petit voyage, ponctué de biberons, de Mac Do (ben oui, Coli n’aurait jamais survécu), de promenades ensoleillées dans la vieille ville, de discutions variées chez Lucien et Rose-Hélène en regardant passer le Saint-Laurent, d’un accueil chaleureux de leur part (merci encore), d’Île d’Orléans et de chutes de Montmorency (10 ans que je ne les avais plus vues, et cette fois-ci en été)… Un très chouette week-end donc.

Et puis si tout va bien j’irai fin du mois revoir ces sacrés Gaillard du côté de Magog, ce sera mon « camp » de 2010! D’ailleurs à ce propos j’en profite pour souhaiter un excellent camp à tous ceux qui partent bientôt ou qui y sont. Puis ceux qui sont déjà revenus, j’espère qu’ils ont été cette fois encore magnifiques et inoubliables !

A part ça, le temps passe vite ! Et je ne dis pas ça car j’ai 25 ans dans quelques jours (enfin oui mais c’est pas le sujet)… Je me suis rendu compte que nous étions déjà presque en août. Et qui dit aout dit septembre. Et qui dit septembre dit octobre. Et qui dit octobre dit retour au pays. Woush. C’est genre presque bientôt en fait ! Bon c’est clair que je pourrais dire waow c’est bientôt ! mais je pourrais dire aussi waow c’est bientôt… J’hésite entre les deux sentiments. Et je pense pas que j’arriverai à en choisir un. D’un côté je me réjouis vraiment de rentrer. Plein de choses me manquent. Mais d’un autre côté, mis à part mon insécurité en terme de travail et donc de revenus, j’aime vraiment être ici. Enfin le temps n’est pas encore à l’analyse et au « summary » des mois passés ici. Car de un il en reste encore du temps à passer ici et de deux même une fois rentré je ne la ferai pas de suite.

Les choses ne sont jamais finies et jamais définitives.





1. ça Jazz sur la Place des Festivals!
2. et quand il y a un gros orage, on prend notre douche sur le toit!
3. grâce à la magie d'Internet, nous avons quand même travaillé aux Ardentes, malgré l'incrédulité de certains bénévoles...
4. puis Coli il aime aussi les crêpes de Gérard!
5. pic-nic en forêt
6. point de vue sur le Lac Provost
7. vous avez dit "baignade idyllique"?

8. les chutes de Montmorency, 73m de haut, plus hautes que Niagara Falls
9. vue sur Québec depuis l'Île d'Orléans. Celui qui trouve le phoque sur la photo gagne une Queue-de-Castor*
10. la plus beau cliché de la journée: un camion de pompier rouge, Poncherello et sa moto sur la même photo!
11. la terrasse Dufferlin et le Château de Frontenac, fidèles à eux-mêmes...

* une Queue-de-Castor est une pâtisserie typique du Québec. Puis c'est une bonne joke parce que y'a aucun phoque sur la photo :-)